mercredi 7 mars 2007

Nefta la Perle du Djérid

Nefta la Perle du Djérid, village mystique depuis l’antiquité, elle n’a jamais pu gagner son intégration dans la civilisation moderne. Ses habitants simplistes et chaleureux sont toujours gais, joyeux et blagueurs en dépit d’un climat rude et avare.

Mentionné dans la Table de Peutinger sous le nom Aggar Selnepte, Aggarsel Nepte ou même Aggar sel Nephtahh. Habitée par les berbères sédentaires, elle était un passage obligé pour les caravanes venant du sud-ouest algérien en destination de la Tripolitaine. Elle fut conquises par les Romains et très tôt elle s’est convertie au christianisme et avait même un évêché, comme le prouve la notice des sièges épiscopaux de la Byzacéne, ou il est fait mention d'un Episcopus Neptitanus ou Neptensis, et que dés lors l'usage avait prévalu de retrancher le mot Aggarsel du nom composé Aggarsel Nepte pour prévaloir le nom Nepte qui deviendra par la suite Nefta.

L’Islam l’a conquis par sa foi et elle devint un oasis d’enseignement théologique. Peu à peu elle devient un fief important des Chiites, des Kharijites et des Ibadites qu’elle fut nommée la petite Koufa "El Koufa Essoghra". Plus tard, elle fournira Hommes et Armes à Abou Yazid "Saheb Al Himar" "l’homme à l’âne" qui se révolta contre les Fatimides et faillit prendre leur capitale "La Mahdia".

Au 13ème siècle, "Sidi Bou Ali Essonny" un saint homme mystique venant du Maroc, s’installa à Nefta prêcha l’orthodoxie sunnite et éradiqua définitivement les Chiites, les kharijites et les Ibadites. Après sa mort on lui fit construire un mausolée et on le surnomma "Le Sultan du Djérid".
Depuis, une grande activité soufique y vit le jour et Nefta avec ses Méderssa et Zaouïa devint le second centre religieux après Kairouan.

Aujourd’hui encore à Nefta on peut voir les vestiges des chiites à travers leurs minarets ronds et les ibadites à travers les minarets octogonaux ainsi que plusieurs dizaines de coupoles de Marabouts.

Cette antique cité au fait, n’était pas située à l’endroit actuel mais plutôt à quelques kilomètres vers le sud sur les bords de la sebkha. L’ancienne Nefta est entièrement ensevelie sous des dunes et des monticules de sable.
En allant en direction du Chott et après avoir traversé de fertiles jardins, puis des plantations plus maigres et plus rares de dattiers à moitié submergés dans le sable, on parvient à un espace ouvert, infini, blanc, triste et désolant sans aucune végétation et qui sous l’effet d’un soleil ardent fait miroiter aux visiteurs des mirages de caravanes fantômes perdues qui n’ont jamais retrouvé leur destination ou leur chemin de retour.

Là, à un kilomètre de la lisière de la verdure, s'élève la Zaouïa d'un saint appelé Sidi Hassan Ayed qui parait accueillir ceux qui arrivent à traverser le chott et donner sa bénédiction aux partants vers d’autres contrées ou l’inconnu.
A en croire nos aïeuls, ce serait Sidi Hassen Ayed qui, il y a quatre cent ans environ, aurait engagé les habitants de l'oasis à se délocaliser sur les collines qu'occupent les villages actuels, et ce serait depuis cette époque seulement que la ville ancienne aurait été complètement abandonnée et aurait peu à peu disparu, par suite de l'envahissement continu des sables.

Comme depuis très longtemps, Nefta est constituée de 9 quartiers ou "Arouch" bâties sur des collines sablonneuses et qui se touchent les unes les autres. Ils bordent, à droite et à gauche les berges de l'oued qui féconde l’oasis. Chaque quartier à son propre histoire à lui, mais tous se confondent pour former et appartenir à cet superbe îlot qui était le seul jadis ou l’eau est distribuée aux agriculteurs sans restriction aucune en raison de son abondance.

Le quartier le plus important est "Essoug", parce que c'est là que se tient le marché, est le mieux construit. Il renfermait une grande maison de l'époque Beylicale et désignée à cause de cela Dar el-Bey.
Les autres sont "Omaada", "Cheurfa", "Zaouïet Sidi-Salem", "Beni Aly", "Zaouïet Gueddila", "Ouled Chérif", "Algma" et "Zebda"

La plupart des maisons sont ornées avec les fameuses briques pleines beiges ou ocres du Djérid "El Galeb" à base de terre cuite et avec lesquels on fait des motifs géométriques ou même de la calligraphie.

Depuis la nuit du temps, l’activité économique principale de Nefta est la culture du sol et l’entretien des palmiers dattiers. Quoi qu’elle à été pionnière dans le domaine du tourisme saharien, au fil des ans elle a perdue sa position en faveur de Tozeur et elle est devenue une zone de passage aléatoire. D’ailleurs l’activité de l’animation touristique est faiblement rémunératrice sur un bilan annuel.

Nefta mérite aussi une mention toute particulière pour ses jardins. Jadis (jusqu’à fin des années 70) les palmeraies étaient arrosés par un oued qu'alimentent deux sources principales; l'une s'appelle Ras el-aîn el-Guettar, l'autre El Faouara.
Au fait, chacune des deux sources est un ensemble de sources (52) qui saignent dans une vaste cuvette naturelle. Les eaux de ces deux cuvettes se rencontrent pour constituer l’oued principal qui va par la suite couler entre une abondante végétation, traverser le village et rejoindre le sol fertile des palmeraies. Tout cet ensemble s’appelle la Corbeille de Nefta.

L’oued serpente à travers une véritable forêt de palmiers mêlés d'orangers, de citronniers, d’abricotier, de figuiers et de grenadiers ainsi que d’une large panoplie d’autres arbres fruitiers et même des oliviers.
Ces arbres, déjà en fleur embaument l'air de leurs parfums. Çà et là, des vignes capricieuses, aux ceps gigantesques, grimpent le long des dattiers, s'enroulent autour de leurs troncs ou courent en guirlandes d'un arbre à l'autre.

Sous la pénombre des palmiers, c’est un autre climat frais et doux qui subsiste. Le sol divisé en d'innombrables petits compartiments ensemencés de tomates, poireaux et oignon, concombre, courges, chou etc … et surtout du fameux piment nain inégalé "felfel Nefta", sont arrosés chaque jour par l'eau tiède qui dérive de l'oued suivant un système d’irrigation et de partage par clepsydre "gaddous", établit depuis le XIIIème siècle par le savant et mathématicien Ibn Chabat.

Nefta, dernier paradis terrestre érigé par l’homme qui continue de se battre pour sa conservation. D’abord, contre la volonté du Sahara qui veut l’engloutir en luttant avec énergie pour repousser les vagues mobiles, progressives et menaçantes des sables.
Ensuite, un autre combat pour la source de la vie, pour l’eau qui s’est tarie, pour les sources qui sont desséchées, pour la pluie qui ne vient plus ou qui vient quand il ne fallait pas. L’homme fait appel encore à l’origine de la vie qu’il est allé chercher dans les entrailles les plus profondes de la terre pour garder cette verdure dans "le nulle part".

Dernier combat, contre la civilisation qui dénature, qui ne convient pas, qui perturbe le système qui fonctionne parfaitement par des règles innées mais sans lois. Contre le béton qui s’attaque au "Galeb", contre le réfrigérateur qui remplace la dernière "golla" et la dernière "Chakwa", contre le regard moqueur d’un touriste, contre le sourire charitable d’un visiteur.
Un combat contre la pauvreté pour carence de ressources, contre le chômage pour manque de formation et insuffisance d’emplois. Un combat mené par ses enfants qui partent étudier dans les grandes villes, qui se diplôment, s’installent ailleurs mais retournent régulièrement à leur point d’ancrage.

Comme chaque jour, sur l’esplanade de "Sahara Palace", le soleil prêt à s'éteindre, dore déjà de ses feux mourants la verte cime des palmiers. Sous les dunes de l’ouest, il se refuge lentement en promettant le retour demain à la même heure au même endroit. Je rentre rêveur, errant entre les dédales des ruelles, savourant le charme des moments enchantés de félicité dans le pays de la simplicité et du bonheur.

http://www.imagesdetunisie.com/photostunisie/nefta/nefta.htm
http://www.nachoua.com/Zen2.htm
http://lexicorient.com/e.o/nefta.htm

18 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est presque la seule ville où je ne me suis pas rendue encore
Mais... grâce à toi j'ai fait une petite promenade en attendant de la visiter réellement

Almaz a dit…

wow c'est super beau j'espére que je pourrais y aller cet été

Téméraire a dit…

@Lili & Almaz : Pour profiter de votre séjour, il faut y aller maximum fin Mars, sinon l'idéal c'est Décembre.
Il faut prévoir une tournée dans toute la région inclus Tozeur, Tamarza et Douz.
Les agences de voyages offrent de belles excursions.

CHABBI a dit…

C'est Tozeur la perle du DJERID, Nefta n'est que l(antichambre.

Téméraire a dit…

@Chabbi: Ce nom fut d'abord donné à Nefta "Arouss al Djérid" ensuite les Touzouri l'on adopté lorsque le tourisem a pris son envol à Tozeur.

Anonyme a dit…

Elles sont magnifiques les photos!
Mais en ce qui me concerne , je préfère Degache mon paradis!
Et Sidi BOUHLEL ESSDADI, maître de Sidi Ammar El MAAROUFI DE L'Ariana!Quelles sont les causes du conflit
Tozeur- Nefta????

Téméraire a dit…

@Zahraten : Je ne savais pas que Sidi BOUHLEL Esseddedi était le maître de Sidi Ammar El Maaroufi
Quant aux causes du conflit Tozeur-Nefta il y'en a beaucoup. je vais te nommer les 2 les plus importantes qui remontent à l'époque Beylicale:
* Comme les Tozoury logeaient la "Mhalla" qui venait percevoir les impots, ils font en sorte que Nefta (beaucoup moins d'habitants) paye l'impot "Wazra" (industrie textile) dont eux ils sont exemptés.
D'autre part Nefta paye plus d'impots que Nefta.
*la Mhalla qui vient collecter l'impôt fait appels au cavaliers des Ouled Bou Yahya de Tozeur qui vont se pavaner à cette occasion à Nefta.
Si tu as d'autres infos tu peux me les communiquer

Elyes a dit…

Merci pour ce superbe pose sur ma chère Nefta.

La vieille ville est en train d'être restaurée et retrouve un peu de son lustre.

Par contre la palmeraie....
il n'y a plus d'eau et elle dépérit à vue d'oeil...

Pendant ce temps on construit un golf en plein désert...

Anonyme a dit…

Certains appelaient Nefta ".El Koufa Essaghira"!!

Beaucoup de vestiges Romains ont été decouverts à Degache.
Les sources d'El hamma utilisées actuellement par les habitants du Djerid,et par des curistes, étaient autrefois utilisées par les Romains!
Quant à la palmeraie de Cedada, elle a été le lieu de tournage de plusieurs films dont INDIANA JONES et LE PATIENT ANGLAIS.

Je sais qu'à Degache, on trouve les meilleures dattes "Deglet ennour" très appréciées partout.
Je garde precieusement les titres et les medailles du meilleur exportateur de dattes , particulièrement sur la France..
Allah yarhmou, mon père qui comptait beaucoup d'amis à Nefta .

Téméraire a dit…

Il y a aussi plusieurs vestiges Romains à Tozeur qui ne sont pas valorisés.
De toute façon, je parle spécialement de Nefta dont je suis originaire, mais tout le Djérid se ressemble.

nafti a dit…

ma belle nefta........


Nefta (نفطة) est une ville oasis du Jérid située au sud-ouest de la Tunisie.

Rattachée administrativement au gouvernorat de Tozeur, elle constitue une municipalité de 20 308 habitants.

Coincée entre le Chott el-Jérid et les dunes du Sahara, son climat est doux et sec en hiver (20°C). Par contre, l'été est chaud et le sirocco y souffle souvent.

La ville était jadis une cité numide puis romaine et enfin arabe où elle devient un haut lieu du soufisme. La confrérie soufiste de la zaouïa Kadria, à laquelle Isabelle Eberhardt est affiliée, est connue dans tout le Maghreb. L'influence de ce courant religieux reste présente jusqu'à nos jours. La ville abrite également une centaine de marabouts dont le célèbre Sidi Bou Ali qui la libère des ibadhites et la convertit à l'islam sunnite au XIIIe siècle. Fondateur d'une confrérie religieuse influente, c'est aujourd'hui le deuxième lieu saint de Tunisie après Kairouan. Un pèlerinage est donc organisé autour de la zaouïa de ce saint.

Surnommée « corbeille de Nefta », l'oasis s'étend sur 300 hectares et compte près d'un demi-million de palmiers-dattiers. Elle est alimentée par l'eau provenant de 152 sources. L'architecture de ses maisons est typique : tout comme à Tozeur, les murs sont faits de briques de couleur ocre. Les toits ainsi que les portes des maisons sont fabriqués à partir de bois de palmier.

Ce n'est pas par hasard si cet endroit inspire un nombre important de cinéastes qui y tournent des films tel que Le Patient anglais, tourné en partie dans ses rues, et la célèbre Guerre des étoiles dont des séquences sont tournées dans le désert non loin de là.

La ville est reliée par la route à Tozeur et à l'Algérie (36 kilomètres de la ville). L'aéroport international de Tozeur-Nefta se trouve à 22 kilomètres.

nafti a dit…

MA BELLE NEFTA.......
Cet articlconcernant une ville
Nefta (نفطة) est une ville oasis du Jérid située au sud-ouest de la Tunisie.

Rattachée administrativement au gouvernorat de Tozeur, elle constitue une municipalité de 20 308 habitants.

Coincée entre le Chott el-Jérid et les dunes du Sahara, son climat est doux et sec en hiver (20°C). Par contre, l'été est chaud et le sirocco y souffle souvent.

La ville était jadis une cité numide puis romaine et enfin arabe où elle devient un haut lieu du soufisme. La confrérie soufiste de la zaouïa Kadria, à laquelle Isabelle Eberhardt est affiliée, est connue dans tout le Maghreb. L'influence de ce courant religieux reste présente jusqu'à nos jours. La ville abrite également une centaine de marabouts dont le célèbre Sidi Bou Ali qui la libère des ibadhites et la convertit à l'islam sunnite au XIIIe siècle. Fondateur d'une confrérie religieuse influente, c'est aujourd'hui le deuxième lieu saint de Tunisie après Kairouan. Un pèlerinage est donc organisé autour de la zaouïa de ce saint.

Surnommée « corbeille de Nefta », l'oasis s'étend sur 300 hectares et compte près d'un demi-million de palmiers-dattiers. Elle est alimentée par l'eau provenant de 152 sources. L'architecture de ses maisons est typique : tout comme à Tozeur, les murs sont faits de briques de couleur ocre. Les toits ainsi que les portes des maisons sont fabriqués à partir de bois de palmier.

Ce n'est pas par hasard si cet endroit inspire un nombre important de cinéastes qui y tournent des films tel que Le Patient anglais, tourné en partie dans ses rues, et la célèbre Guerre des étoiles dont des séquences sont tournées dans le désert non loin de là.

La ville est reliée par la route à Tozeur et à l'Algérie (36 kilomètres de la ville). L'aéroport international de Tozeur-Nefta se trouve à 22 kilomètres.

Unknown a dit…

El Nafti Forum :
http://www.el-nafti-forum.co.cc/vb-ar/

Anonyme a dit…

Toi CHEBBI ...NEFTA hiya el assl ...ne dis jamais des conneries pareils

Unknown a dit…

http://alor.univ-montp3.fr/cerce/r7/n.p.htm




zahraten

Téméraire a dit…

@Samira:
Merci pour le lien. Très intéréssant

Unknown a dit…

Bonjour,
Tout d'abord merci pour ces belles photos et ces explications sur cette magnifique région de notre magnifique pays. Bien que les commentaires date de plusieurs années maintenant , je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler a lire ses commentaires sur le conflit nefta-tozeur car moi même m'appelant Chabbi aussi et mes parents qui sont l'un de Tozeur et l'autre de Nefta alors je suis dans de beau drap ! Non je rigole ! Le plus important est plutôt d'admirer ses beaux paysages qui font de notre beau pays un endroit de visite et de contemplation pour tous le monde qui viendrait le visiter.

Téméraire a dit…

@Saf Ch:
Ravi de votre passage par le mur de mes divagations que j'ai abandonné depuis un certain moment.
Le Djérid ... comme toute autre région de ce pays, reste remarquable par son histoire, par ses coutumes et surtout par la bonté de ses habitants malgré les dures conditions de vie.

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