mardi 6 mars 2007

Langue Arabe ou Langue Tunisienne

Si la langue arabe n'est pas notre langue maternelle, quelle serait notre langue de naissance alors?, Le Dialecte Tunisien ? lequel ? celui des Tunisois, celui du Nord, celui des Sfaxiens, du Djérid ou des berbères ?.

Un bizertin saura-t-il connaitre le mot "Chichma, ou tass" et le tunisois comprendra-t-il le mot "Ghonjaya ou 3laga"? et le Djéridi le mot "doulma, smaq ou snajer" ou encore le nabeulien les mots " felfoult, mchich ou Kouredh "

Cette notion de langue tunisienne fera accentuer un régionalisme linguistique et on retombera dans le sous-ensemble de la revendication d’une langue sfaxienne, d’une langue Djerbienne, d’une langue Tunisoise ….

Ce qui fait la particularité de notre Tunisie, c'est cette richesse de son vocabulaire populaire qui est issu du métissage linguistique du brassage de toutes les civilisations qui ont marqué notre histoire. Un mélange de berbère, de phénicien, du latin (romain), de turc, d'arabe, d'espagnol, de français ...

Mais ce qui fait notre unicité et marque notre identité, c'est notre langue arabe qui est une langue très riche, poétique et qui est capable de suivre toutes les tendances évolutives.

Si un certain moment de notre histoire elle a été délaissée en second plan, aujourd'hui la volonté politique veut lui donner sa place réelle dans notre société. L’Arabe est la langue officielle de la Tunisie.
Depuis une décennie nous avons vu la langue arabe reprendre sa place dans le langage officiel de toutes les administrations étatiques comme langue d’usage.

Quoi que la langue Arabe soit notre langue de naissance, le tunisien a été toujours porté pour les langues étrangères. Le tunisien est d’office bilingue arabe-français et très probablement il parle aussi bien l’Italien et comprend aisément l’anglais.

De toute façon, cette "langue Tunisienne dialectale" comme la veulent certains, n’est-elle pas parlée est écrite en arabe, à quelles règles grammaticales obéira-t-elle ?.
Il serait utile de se concentrer sur l’amélioration du niveau de la langue arabe littérale moderne dans les institutions scolaires que d’aller développer un dialecte.

Ceux qui sont en train de creuser derrière cet antagonisme linguistique, ne parviendrons enfin qu’à un conflit identitaire.

Cet article est une réaction envers l'article "La langue arabe n'est pas notre langue maternelle", publié dans webmanagercenter.

21 commentaires:

أنيس a dit…

Entièrement d'accord avec toi !!

Il est temps de diffuser la culture et la connaissance avec une langue "correcte" c-à-d l'arabe en traduisant un max de revues & litterature si nécessaire

Karim BENAMOR a dit…

Min Ghir Tounsi Manash Touansa

Anonyme a dit…

Les maltais ont exporté leur langue (qu'on prenait jusque là pour un "dialecte arabe") aux institutions européennes. Elle y est ensignée et traduite.

Le tunisien est une langue à part entière, ce n'est pas un dialecte et ceux qui veulent le vulgariser ont des problèmes d'identité. D'ailleurs vous remarquerez qu'ils cherchent tout le temps à s'identifier à une région géographique ou carrément à d'autres pays que la Tunisie.

Takkou a dit…

Il faudra d'abord preciser quelle langue arabe il va falloir diffuser. Celles des journaux locaux? Ou bien celle qui est "standardiser" au proche orient ? Je ne sais pas si tu l'as remarqué mais l'arabe utilisé au Magreb est assez, considerablement je dirais même, different de celui qui est usité au Machrek. Comme quoi le probleme va toujours se poser. Par ailleurs, cela fait une belle lurette que les egyptiens et les libanais... organisent une vraie offensive culturelle diffusant une littérature basée fondamentalement sur leur propre dialecte local ce qui ne fera qu'amplifier l'ambrouille... Donc le debat peut s'eparpiller sans que l'on arrive à une conclusion finale convaincante.

Téméraire a dit…

@Anis : je dirais même plus, c'est de l'enseigner dabord correctement

@Karim ben amor & Tarek : Le langage tunisien parlé ne peut être qu'un dialecte parce que c'est une variété de la langue arabe, dire la langue Tunisienne, revient à dire aussi la langue égyptienne, syrienne, libanaise, irakienne ….., ce qui est complètement faux.

On ne peut pas nier la richesse de notre patrimoine linguistique mais ça ne lui confère pas le statut d’une langue.
Une langue aussi, est un moyen de communication qui a ses propres règles de grammaire et de conjugaison et ses spécifications syntaxiques. Choses qui sont inexistante dans le dialecte tunisien.

La comparaison avec la langue Maltaise n’est pas correcte parce que le maltais est une langue d’origine sémitique (probablement phénicienne) qui est fortement influencé par la langue arabe.

Peux-tu me donner la signification de ses mots qui sont tunisiens et bien utilisés dans leurs régions d’origine :
- Chichma
- Tass
- Ghonjaya
- 3laga
- Doulma
- Smaq
- Snajer
- Felfoult
- mchich
- Kouredh

Par contre, si je vais te donner leurs noms en arabe tu vas les identifier de suite.

@Takkou : C'est vrai, qu'à travers les médias, il y a une diffusion accrue de certains dielectes arabes essentiellement l'égyptien, mais d'aucune façon, il ne peuvent dominer l'arabe littéraire (idem pour le tunisien parlé).
Ce qui importe c'est la langue arabe à enseigner qui devrait être littéralement correcte.

Mani l'Africain a dit…

sujet intéressant et d'actualité. mon opinion est la suivante :

- les différences entre sfaxien, djerbien et tunisois sont minimes. Es-tu sûr qu'il y a moins de différence entre l'arabe standard pratiqué en Tunisie et en Egypte ou en Iraq par exple ?

- la richesse dont tu parles doit être valorisée et non pas reléguée au dernier rang au profit d'une langue qu'on ne parle pas et qu'on comprend à peine (je parle du citoyen moyen non pas de ceux qui ont fait des études universitaires, quoi que !)

- ce qui fait notre identité TUNISIENNE ne saurait être réduit à la langue arabe ou à la religion. 3000 ans d'histoire ne sont pas compressibles à ces 2 éléments uniquement (remarque nous parlone en français sur ce blog ;-) )

- la langue d'usage ds les administration doit être la langue que le peuple comprend le mieux. Il faut être pragmatique et quitter les positions idéologiques qui coûtent plus cher qu'elles ne rapportent.

- règles grammaticales : la langue tunisienne est un projet et les règles existent APRES la langue, non pas avant. C'est juste une rationalisation et une systématisation des pratiques déjà observées.

- l'officialisation de l'italien et sa généralisation à toute la péninsule ou la création du maltais sont une preuve qu'une évolution pareille est possible. La coexistence du danois, suédois, norvégien et islandais montrent que des langues très proches peuvent exister indépendemment les unes des autres mm si elles ont une origine commune et mm si les interlocuteurs peuvent se comprendre entre eux (ce qui est le cas des pays arabes auj)

bien à toi
mani

Anonyme a dit…

Tout d'abord, je te félicite d'avoir penser à ce sujet.

Depuis mes études primaires, j'étais nulle en arabe, je trouvais toujours refuge en la langue française, même mes lectures, sont tous en francais, et je t'avoue que ce n'est pas une fièreté pour moi...mais que faire ?

Il est vrai que beacoups d'administraions tunisiennes ont eu recour à la langue arabe dans les papiers officielles, mais il ne faut pas nier la difficulté que les employers et même les cityens ont trouvé pour s'adapter à ce changement...Est il vraiment necessaire? je pense que :

oui car on a eu notre indépendance depuis 1956..

et non car ce changement aurait lieu depuis cette date, et là c'est un peu tard pour pouvoir changer quoi ce soit...

beaucoups de choses à traiter dans cet article, mais si je m'arrete pas maintenant, je vais écrire des vingtaines de pages..lol

Respectueusement
Venus

Unknown a dit…

Chichma: robinet.
Doulma: courgette farcie.

Desperate Girls a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec toi!
de la liste des mots que tu as exposé je n'en connai qu'un seul!!!!!
chichma:robinet!
dis moi tu sais ce ke c'est la zoumita?

Téméraire a dit…

@Mani l'Africain : Ce n’est pas question qu'il y a moins ou plus de différences entre régions tunisiennes ou pays arabe, le principe c'est d'aller ensembles (régions et pays arabe) vers une langue officielle commune qui nous a réunis depuis plus que 1400 ans tout en valorisant nos dialectes.
On ne manque pas de scissions, on a besoin de l'unicité.

Bine sûr qu'il faudrait donner plus de valeur à notre dialecte qui contient (je suppose) +85% de mots arabes.
Si nous ne maitrisons pas assez cette langue, c'est en partie en raison d'un certain héritage colonial et d'autre part de notre système éducatif (comme on l'a dit déjà nous Bloguons et communiquons mieux en français qu'en arabe, moi-même mes lectures sont à 90% en français).

Notre Identité ne devait pas être réduite à l'Arabe et à l'Islam tout en sachant qu'ils sont les piliers principaux de notre culture (voir: http://tunisdivagation.blogspot.com/2007/01/la-multidentit-tunisienne.html)

Justement au lieu de perdre notre temps à établir de nouvelles règles grammaticales, il serait mieux de se concentrer à améliorer l'existant, et je répète que le tunisien est un dialecte dérivés de l'arabe.

@Venus: complètement d'accord, il y a une seule erreur très grave, c'est que lors de l'arabisation parfois, on a poussé le zèle jusqu'à même à changer les panneaux bilingues en arabes uniquement.

@Mssir: Oui et les autres mots?

@Desperate Girls: Zomita, je connais ce que c'est, je viens de téléphoner à ma mère pour le composition ce qui donne ce que suit: C'est une Bsissa à base d'orge grillé, de coriandre, d’anis vert, de fenouil et éventuellement de cumin, de marjolaine et d’écorce d’orange séchée; le tout moulu et dilué dans l’eau avec du sucre.

Anonyme a dit…

Les problèmes que tu as évoqués sont dûs au fait que nous sommes un peuple de culture orale . C'est d'ailleurs le cas de tous les pays de la rive sud . Il n'y avait pas assez d'écrits qui auraient pus uniformiser la langue . Tout se transmettait de manière orale, les écrits étaient rares et inaccessibles à la masse populaire .

Almaz a dit…

ce que tu viens d'evoqué est vrai aussi pour le maroc qui ont différent dialecte ainsi que pour l'algérie
et moi ca me fait rigoler ce genre de mots et j'en apprend tjr de nouveau par mes amis qui sont un peu de partout de la tunisie

Téméraire a dit…

@Almaz : Encore au Maroc et en Algérie la situation est beaucoup plus délicate.
Pour comprendre ma position, je suis favorable à ce que les Amazighs (même s'ils sont très minoritaires en Tunisie) aient le droit d'étudier leurs langues dans des écoles appropriées.
Au Maroc et en Algérie les langues berbères (tamazight) sont des langues maternelles et répandues et là je suis pour qu'ils soient même considérés comme des langues officielles en parallèle avec l'Arabe.

@Arab: Je suis d'accord, j'ajoute même que cette culture orale s'est développé lors de notre période d'histoire la plus noire qui se situe avec la domination turque et qui a défavorisé les sciences et la littérature.

HBY a dit…

Bonjour,
j'ai longtemps réflichi sur ce sujet et pour ma part je crois qu'on doit affirmer notre identité tunisienne et
développer notre propre langue , il est vrai qu'il y a des mots spécifiques à des régions particuliére mais je crois que tout les tunisiens se comprennent trés bien et dans toutes les langues il y a plusieurs mots qui veulent dire la même chose , il faut arrêter de nous dire que notre culture se résume à l'arabe et à l'islam c'est tout simplement mentir à l'histoire
Et pour les régles grammaticals elles existent ds le tunisien il faut juste les noter,La poésie en tunisie existent aussi et il faut juste la diffuser,et il faut arrêter de dire que c'est impossible , il y a un écrivain tunisien qui a traduit le livre de st exupéry "le petit prince" en tunisien " el amir essgayer" et je trouve que c'est une bonne initiative , On parle pas la même langue qu'on écrit c'est quant même grave!!!!!

Téméraire a dit…

@HBY : Moi aussi, j’ai beaucoup réfléchi sur le sujet et je ne pense pas qu’il faut développer notre langue pour développer notre Identité Nationale.
Notre Identité Nationale, n’aura aucun sens et sera effacée si nous nous ne réaffirmons pas sur le Plan International.
Aujourd’hui nous avons à consolider et développer les acquis.

Nous ne maitrisons pas l’Arabe littéraire, nous prétendons connaître la langue Française et nous titubons sur l’Anglais. Nous mentons à nous-mêmes et aux autres, nous pensons être les meilleurs alors que nous avons que du vide dans nos petites cervelles qui cherchent le futile en s’éloignant de l’utile.

Quel besoin avons-nous aujourd’hui pour développer cette langue tunisienne ?, que va-t-elle apporter de plus ?

Aujourd’hui, nous communiquons bien dans la rue avec notre langue parlée. Y a-t-il vraiment urgence à la transformer en langue nationale et développer ses règles grammaticales ou vaut-il mieux investir ce temps et cet argent à mieux instruire les générations futures, les belles lettres arabes, la langue de Voltaire et de Shakespeare.

Notre culture ne se résume pas à l’arabe et à l’Islam qui est la confession de plus de 90% des habitants de ce pays et pour ne pas mentir à l’histoire comme tu le dis je t’invite à lire ma note La Multidentité Tunisienne

Si on ne parle pas la même langue qu'on écrit, je me demande comment on a pu évoluer depuis l’utilisation de la langue arabe dans ce beau pays.
La langue tunisienne est une sous-variante de la langue Arabe enrichie par des mots de diverses origines qui ont influencé notre culture.

Au contraire, s’il ya vraiment quelque chose à proposer, c’est de rendre à ce pays ce qu’il lui appartient de droit et qu’on se mette tout le monde à étudier la langue berbère originaire des autochtones de ce pays avant l’arrivée des premiers Phéniciens avec leur langue Punique, avant les Romains et leur langue Latine, avant les Vandales avec leur Germanique, les Byzantins avec la langue Grecque et enfin les Arabes avec leur langue Arabe.

Anonyme a dit…

je suis d origine kébilienne (kebili, mais j ai vecu tte ma vie a tunis) ghonjaya est la cuillère, la 3laga je pense que c est le couffin (el 9offa)

Téméraire a dit…

@Tunisian_in_dublin : Marhba bik; c'est bien correct à ptopos de ces mots originiares du sud

Anonyme a dit…

Il faudra affirmer notre propre langue tunisienne, une des bases fondamentales de notre identité !

Consolidons notre identité e arrêtons de l'effriter !

Tertullien a dit…

Les seuls pays du monde qui ont pour langue oficielle une langue qui n'est pas utilisée dans la vie quotidienne ce sont les pays arabophones.
Concernat le maltais ce n'est que le dialecte tunisien avec un nombre beaucoup plus important des mots italiens et une prononciation différente de quelques lettres.
Il est possible pour un tunisien qui comprend un peu l'italien et avec un petit effort de comprendre le maltais.

Considérer l'arabe comme langue et le tunisien comme dialecte nous méne à considérer l'espagnol,le français et l'italien comme des dialectes et le latin comme langue.
Une langue qui n'est pas utilisée dans la vie quotidiene est une langue morte.
l'arabe est une langue artificielle qu'on doit lui ajouter des régles pour qu'elle survive alors que le tunisien s'adapte lui meme et de maniére spontanée en ajoutant des mots et des termes provenant d'autres langues étrangéres.

Anonyme a dit…

"... Cette notion de langue tunisienne fera accentuer un régionalisme linguistique et on retombera dans le sous-ensemble de la revendication d’une langue sfaxienne, d’une langue Djerbienne, d’une langue Tunisoise ..."

Vous confondez langue et dialecte. Il y a des publications scientifiques qui montrent que la morphologie, la syntaxe, la prononciation et le vocabulaire de la darija maghrebine est plus différents de l'arabe littéral que les parlers/dialectes arabes d'orients; si differentes que nous pouvons la classer comme une langue a part entiere (ref parmis d'autres: Tilmatine Mohand, « Substrat et convergences : Le berbère et l'arabe nord-africain », Estudios de dialectologia norteaafricana y andalusi, n°4, 1999, pp. 99-119).

Donc, je dirai qu'il n'ya pas de langue tunisienne mais une langue maghrebine avec des dialectes tunisois, sfaxiens, algerois, de tlemcen, d'agadir de kebili etc... Ceci est le fruit de notre culture, de notre patrimoine et notre histoire maghrebine et de touts les envahisseur qui nous ont envahi depuis la nuit des temps...

Je trouve personnellement que les faits scientifiques sont importants mais il nous faut aussi nous acquerir une consciences lingustique avant de l'appeler ainsi. J'en suis personnellement conscient mais peut etre pas vous...

Encore une chose, Je trouve que les dialectes locaux sont une richesses pour notre langue/dialecte. Il ne faut pas en avoir peur. Ce serai triste si tout le monde partout parlais exactement la meme langue et le meme dialecte...

Anonyme a dit…

Et bien ça en fait du débat :)
Pour ma part je suis français et en cours d'apprentissage du dialecte tunisien, en sens inverse quoi :)
Eh oui, c'est assez dingue, nous sommes en 2013 et la langue tunisienne n'est toujours pas (ou presque pas) formalisée.
Langue pourtant parlée par plus de 10 millions de personnes...
J'ai donc entrepris avec une amie tunisienne la réalisation d'un dictionnaire en ligne du dialecte tunisien avec ses traductions françaises

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