http://tunisdivagation.blogspot.com/2007/01/scnes-de-ma-vie-mes-premiers-pas_04.html
Début 1992, J’ai connu "Rouhy" qui deviendra quelques années plus tard ma femme. Vers le mois de juin notre relation devint très mure et nous décidâmes d’avancer dans notre relation et de planifier notre vie de couple.
Programme habituel à la sfaxienne : fiançailles en fin d’année, Mlek (je ne sais pas comment ça s'appelle en français) pour juin 1993 et mariage pour 1994. Sauf que j’étais fauché, pas d’économies, mes deux frères étudiaient encore et pas question que je demande quoi que se soit à mes parents. D’ailleurs eux-mêmes, vivaient bien comme toute famille de la classe moyenne tunisienne sans disposer d’économies pour faire face à des imprévus.
J'ai fait un calcul rapide, et je me suis rendu compte, qu'il me fallait à l'époque 5 ans de travail avec une gestion rigoureuse de ma paie pour pouvoir fondre un foyer et faire un mariage qui pourrait aussi bien satisfaire ma mère que la famille de mon épouse. Ma mère voulait que je fasse un beau mariage convenable pour son fils qu’elle aime très fort, peu importe le coût, quitte à ce qu’elle vende ses bijoux.
5 ans, s'était beaucoup, alors qu'on a planifié pour 2 ans. L'unique solution était donc d'accroître mes revenus, ce qui signifie une augmentation de mon salaire. L'augmentation prévue pour la fin d’année était de 30 à 50 DT. Négligeable.
Pendant quatre semaines, j'ai besogné comme un fou, et j'ai enfin élaboré un plan de travail prévisionnel permettant d'augmenter les revenus de ma direction de 50%. Vous pensez que c’est exagéré, non, c’est fort possible.
A l’époque ma direction avait entre autre une vocation commerciale par le biais de son service-après-vente et comme on était en position de monopole, les clients sont obligés de venir vers nous. Et si on allait vers eux ?, et si on s’élargissait à la Libye et à l’Algérie ?, puisque une bonne partie de nos clients actuels sont issus de ces pays. Et si on établissait un partenariat avec les belges (qui sont nos fournisseurs d’urgence) pour fournir à partir de Tunis, d’autres destinations africaines ? (on avait un stock dormant énorme).
J'ai remis ma note minutieusement expliquée à mon DG, tout en ambitionnant un pourcentage sur le surplus du chiffre d'affaires à réaliser.
J'ai eu la félicitation de mon DG, l'acceptation de mon plan d’affaires ainsi que l’aval pour ma requête financière. Sauf que ce que la DG ne savait pas, c'est que j'étais persuadé que je pouvais faire beaucoup plus de ce que j'ai prévu.
Après maints déplacements à l’intérieur de la verte Tunisie et plusieurs voyages à l’étranger, les 1ers résultats n’ont pas tardé à venir. J’avoue bien avoir fait des calculs et des prévisions pour ce que je devais toucher aussi, et je me voyais déjà en voyages de noces à Honolulu.
Début septembre, je suis allé demander la main de "Rouhy" à ses parents et nous avons célébrés nos fiançailles dans une petite et joyeuse fête familiale.
Les résultats de fin année de ma Direction étaient au-delà des prévisions, les marchés Libyens et Algériens se sont avérés beaucoup plus porteurs qu’on le pensait.
1993 avait bien commencée, je me suis inscrit dans plusieurs séminaires et je me suis investit à me performer dans le domaine de la gestion des entreprises par la lecture de livres et magazines spécialisées.
Au mois d’avril, le PDG me convoqua à son bureau. Après les félicitations habituelles, l’expression de son contentement pour tout le travail que j’ai fait, les encouragements ainsi qu’une petite moralité sur les ambitions tout en me rappelant à la fin ce que l’entreprise a fait pour moi (voiture, salaire, 13éme mois, horaire souple …), il me tendit une enveloppe.
J’ai bien remercié mon "bienfaiteur" tout en ventant mon entreprise et j’ai promis de faire encore plus et mieux. L’enveloppe contenait une prime de 1000 DT.
Vers la fin du mois de juin 1993, j’ai adressé à la DG une note détaillé sur les commissions promises sur le chiffre d’affaires des 5 derniers mois de 1992 qui étaient de l’ordre de 2000 DT.
La réponse fut :
1- J’ai déjà eu ma prime (la fameuse enveloppe)
2- Je joui du 13ème mois
3- La commission convenue va être revue à la baisse parce que mon salaire va devenir important et çà peu créer un problème avec les autres cadres.
4- Les objectifs 1993 vont être revus à la hausse.
Par manque d’expérience, je ne m’attendais pas à ce genre de réponse, une terrible rage s’empara de mois. J’ai pris 3 jours de congé et j’ai décidé de quitter cette entreprise dont les managers ne tiennent pas leur parole.
Aujourd’hui, avec du recul, je me rends compte de ma naïveté à l’époque. Pendant toute ma carrière professionnelle, je n’ai vu aucun chef d’entreprise honorer ses engagements envers ses cadres. Il y a toujours quelque chose qui manque.
A rappeler, que certains patrons accordent le 13ème mois comme une faveur alors que c’est un droit (suivant le secteur d’activité bien sûr).
Je fus donc très déçu, mais toute fois j’ai continué à travailler avec la même ferveur. J’ai fait circuler la rumeur de mon intention de partir et j’ai reçu la contre-rumeur, que je ne pourrais pas trouver ailleurs les faveurs et le poste dont je dispose actuellement.
Vers la fin du mois d’octobre, l’un de nos grands clients qui était au courant de mon départ, m’offrit un poste de Directeur Technico-commercial dans l’une de ses boites (matériel de laboratoire et équipements industriels), qui était composée de 4 employés.
La proposition contenait une bonne augmentation salariale (+50% par rapport à mon salaire actuel) et une voiture de fonction. J’ai accepté et j’ai donné mon accord pour le poste pour le mois de février 1994.
La raison mon acceptation est que le groupe opérait dans le domaine du tourisme, de l’industrie, des services et de l’agriculture, et je me voyais satisfaire les exigences de mon nouveau patron et prendre place et m’intégrer dans une des autres sociétés les plus importantes.
A l’approche de la fin d’année, j’ai pris 15 jours de congé, et je suis parti passer une semaine à Nefta et la semaine de fin d’année auprès de "Rouhy" à Sfax.
Au retour, j’ai remis ma démission et je suis immédiatement parti en voyage en Europe : l’Italie, La Suisse, la Belgique et la France, une tournée inoubliable.
Au retour après 15 jours, mon DG me convoqua, il était très fâché et il avait raison. Je me suis comporté d’une façon indigne d’un responsable. Je reconnais, j’avais tort d’agir de la sorte, c’est l’immaturité ; mais il n’est plus question pour moi de faire marche arrière.
Le choix
Il y a 11 mois
6 commentaires:
Tout est bien qui fini bien :) mes hommages à rou7ik
Et c'est quoi la suite ?
@ouhayed loubya : La suite prochainement
pas mal ces petits pas avec quelques trébuches
BÔ la belle volonté de gagner plus pour aimer mieux.
Parce que lon sait que l'amour et la précarité... c'est pas olé olé.
@Doc: Les trébuches son nécéssaires pour apprendre et comme elles sont inévitables vaut mieux les commettre ches les autres que chez soi.
@NinaLouve : Oui, généralemnt l'amour associé à l'ambition sont en grande partie le motif principal de la recherche d'amélioration financière. L'Amour sans argent finit dans la pluspart des cas à se dissiper (sauf ches les égyptiens)
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