L’émigration du Prophète (l’hégire) a constitué un événement majeur dans l'histoire de l'Islam.
Le deuxième serment d’allégeance d’Al-Akaba a permis aux musulmans de poser la première pierre d’une nouvelle demeure à Yathrib, qui deviendra la cité du Prophète puis sera nommée Médine. Le Prophète autorisa les musulmans Mecquois d’y émigrer.
Le 16 juillet 622, les premiers musulmans partirent alors secrètement vers Médine, seuls ou en groupes. De par l'importance de cet évènement, le calendrier Musulman démarre à cette date, car c'est à cette date que "l'Omma", la communauté musulmane, naît officiellement.
Deux mois après ce serment d’allégeance, seuls quelques musulmans, retenus malgré eux à cause d’une infirmité ou d’un autre empêchement ainsi que le Prophète et son compagnon Abou Bakr restèrent à la Mecque.
Abou Bakr ne cessait de demander au Prophète de lui permettre d’émigrer, mais ce dernier lui disait de patienter car peut être Dieu lui destinerait un compagnon de voyage. Abou Bakr souhaitait avoir le prophète comme compagnon et prépara alors deux montures bien équipées.
Les Quraychites s’étaient aperçus que le Prophète avait des partisans à Yathrib et que tous les musulmans de la Mecque étaient partis les rejoindre. Ils se rendirent compte aussi que tôt ou tard, le prophète ferait de même et que les musulmans seraient capables de les combattre. Les Quraychites s’étaient alors réunis à Dar Annadwa où ils avaient l’habitude de traiter les affaires importantes. Ils s’étaient concertés sur la manière d’empêcher le prophète d’immigrer.
Abou Jahl leur proposa de tuer le Prophète de telle façon que sa tribu ne pourrait pas venger sa mort. Il leur suggéra que chaque clan de Quraych choisisse un jeune homme fort et d’une noble lignée et lui donne une épée tranchante.
Tous ensembles, les jeunes Quraychites le tueraient d’un seul coup et son sang serait ainsi retombé sur toutes les tribus. Les Banû Abd manâf, clan, du Prophète, seraient alors incapables de combattre l’ensemble des clans de Quraych et se contenteraient d’accepter l’indemnité pour le sang versé.
Après que les Quraychites eurent pris la décision d’exécuter leur plan, Dieu envoya aussitôt l’archange Gabriel qui informa le Prophète de ce complot et lui ordonna de quitter la Mecque et de ne pas dormir cette nuit là dans son lit.
Le jour de son émigration, le prophète vint voir Abou Bakr et se mirent d’accord sur l’heure et la façon dont ils quitteraient la ville. Ils engagèrent Abdallah Ibn Ariket, un idolâtre, pour les servir de guide et lui confièrent la garde des deux montures.
A la tombée de la nuit, les jeunes choisis par les clans de Quraych se réunirent devant la porte. Quand le Prophète les aperçut, il demanda à Ali Ibn Abi Taleb de dormir dans son lit et de se couvrir de son manteau en lui assurant que rien ne lui arriverait.
En sortant de la maison, le Prophète prit une poignée de terre et l’a jeta sur les têtes des jeunes Quraychites en récitant les huit premiers versets de la sourate Yâ sîn. Ces derniers furent enveloppés de sorte qu’ils ne voyaient rien.
Le Prophète rejoignit la maison d’Abou Bakr d’où ils sortirent par derrière et empruntèrent un chemin inhabituel en direction du Mont Thawr. Ils se réfugièrent dans une grotte. Abdallah, fils d’Abou Bakr leur donna des nouvelles des Quraychites et ce qui se disait à leur propos, tandis qu’Âmir Ibn Fahira, le serviteur affranchi d’Abou Bakr, leur apporta du lait de chèvre.
Au lever du jour, les Quraychites découvrirent que celui qui dormait dans le lit du Prophète était son cousin Ali Ibn Abî Tâleb et que Mohammad avait déjà quitté, à leur insu, la Mecque. Ils fixèrent alors une récompense de cent chamelles à celui qui apporterait de leurs nouvelles.
Désireux de gagner la récompense, les Quraychites partirent à sa recherche. Ils escaladèrent la montagne où se cachaient le Prophète et Abou Bakr et s’arrêtèrent sans les apercevoir à la porte de la grotte où une araignée avait tissé sa toile et où nichait un couple de pigeons.
Trois jours après, le Prophète et son compagnon quittèrent la grotte et se dirigèrent vers Médine. Ils prirent un chemin différent de celui qu’empruntaient d’habitude les caravanes.
Surâka les guettait, et quand il s’approcha d’eux, son cheval trébucha à deux reprises et ses pattes s’enlisèrent. Surâka, jeté par terre, y vit un mauvais présage et se rendit compte qu’il ne pouvait pas capturer le Prophète à qui il demanda un écrit qui soit de reconnaissance entre eux et rebroussa chemin. De retour chez les siens, Surâka ne raconta cette histoire à personne.
Le Prophète arriva à Kobâa, située à une journée de marche de Yathrib et y construisit une mosquée, puis se dirigea vers Yathrib. Les musulmans, en liesse, sortirent par centaines pour l’accueillir. Chacun d’eux espérait que le prophète séjournait chez lui, mais ce dernier, ne voulant préférer aucun de ses compagnons aux autres, décida de construire sa mosquée et sa résidence là où sa chamelle s’arrêterait.
Il lui lâcha la bride et elle s’arrêta devant la maison d’Abou Ayyoub Al Ansari où le Prophète résida jusqu’à ce que sa demeure et sa mosquée soient construites.
Installé à Médine, le Prophète édifia sa mosquée et ordonna aux Emigrés (les musulmans de la Mecque) et à ceux qui les avaient accueillit (Al Ansâr) de fraterniser ensemble. Il ordonna aussi qu’un document soit écrit, stipulant les droits et obligations des Emigrés et des Ansârs.
Source : http://www.islam-maroc.gov.ma/fr/detail.aspx?id=1299&z=158&s=8
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