La Barbarie est du côté des responsables du chaos, pas de ses victimes
Depuis la soi-disant évacuation de 2005, la bande de Gaza est devenue un véritable laboratoire pour le gouvernement israélien. Un territoire minuscule et surpeuplé (plus de 4000 habitants au km2) coupé du monde par un blocus permanent ne laissant passer que rarement et au compte-goutte les personnes et les marchandises.
L'occupant a détruit depuis des années toutes les infrastructures (port, aéroport). Les habitants n'ont pas droit de pêcher et ont très peu de terres agricoles. Les colonies évacuées sont des monceaux de gravats inexploitables. L'écrasante majorité de la population est au chômage et vit sous le seuil de pauvreté.
Depuis «l'évacuation», l'armée israélienne a tué plus de 600 personnes à Gaza. Ces exécutions
extrajudiciaires ont toujours été «justifiées» au nom de la lutte contre le terrorisme. Pourtant la grande majorité des morts sont des civils, des femmes, des enfants. Le calcul du gouvernement israélien était clair en étranglant et en affamant Gaza. Montrer au monde que « les Palestiniens sont incapables de s'administrer et donc qu'il ne doit pas y avoir d'état palestinien ».
L'Occident a volontairement aidé la politique israélienne. Après avoir exigé des élections transparentes en Palestine, il a décidé de «punir» les Palestiniens pour avoir «mal» voté en donnant au Hamas la majorité au Parlement.
L'Union Européenne, en suspendant l'aide directe à l'Autorité Palestinienne et en soutenant l'étranglement de celle-ci par Israël, porte une très lourde responsabilité dans les derniers événements. Le gouvernement israélien voulait la guerre civile et les derniers événements sont un succès pour lui.
Longtemps différée par la pression de la population palestinienne qui n'en voulait à aucun prix, la guerre civile a donné lieu à des scènes d'horreur de part et d'autre et a abouti à une victoire rapide du Hamas.
Les Etats-Unis qui ont toujours soutenu l'occupation et combattu les Palestiniens ont donné des armes au Fatah pour combattre le Hamas, ce qui ne pouvait qu'attiser le conflit. Déjà affaibli au moment des élections par l'impasse politique du processus d'Oslo, le Fatah est apparu comme soutenu par l'occupant et son allié américain.
Déjà, des partis politiques qui n'ont pas pris part à cette guerre civile, des citoyens ou des associations non gouvernementales exigent l'arrêt de tout combat, le retour à l'unité, le respect du pluralisme.
L'UJFP (UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX) apporte son soutien dans cette épreuve tragique au peuple palestinien. Elle appuiera tout ce qui pourrait assurer son unité.
Elle exige que la communauté internationale et en particulier l'Europe rétablisse la totalité de l'aide au peuple palestinien qui en a plus que jamais besoin, surtout à Gaza et qu'elle agisse pour que soit dénoncé le blocus qui affame les habitants de Gaza.
L'UJFP exige que la communauté internationale prenne enfin ses responsabilités et sanctionne l'Etat d'Israël par un boycott politique, économique et diplomatique tant qu'il mènera cette politique et tant que durera l'occupation.
L'UJFP considère qu'il n'y a qu'une seule issue à la tragédie actuelle : la fin de l'occupation, le
retrait israélien de tous les territoires occupés, la fin des agressions israéliennes et une paix
fondée sur la reconnaissance et le respect des droits du peuple palestinien.
UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX
Le capitalisme est-il mauvais pour la santé ?
Il y a 7 mois
12 commentaires:
je crois il y a un pb avec le lien de l'UJFP;
solidarité encore et toujours avec tous les peuples opprimés et vivant l'injustice des plus forts. je ne comprends pas qu'on puisse encore et toujours tomber dans le panneau a s'entretuer, a ce que les membres d'une mm famille deviennent ennemis parce que l'un est de Fatah et l'autre de Hamas! F
"lachkoun takra2 fi zbourek ya dawed"
a qui tu preches tes psaumes o david!
va stp tmrr jeter un coup d'oeil sur la litterature de la cousine berthe.
c'est vrai qu'elle a l'habitude d'ecrire ses posts et les 4 km de commentaires bidons en meme temps.
elle a vite oublie la video d'enfants vivants en palestine occupee entrain de rediger au feutre des "with love from israel" et des "with kisses" a coller sur les missiles maverick qui devaient etre lances sur le liban.la majorite des lecteurs est du cote des opprimes sauf la minorite qui elle etant retribuee(elle ec'rit contre salaire) se concentre dans ce "carre de la haine " qu'est
"hezb israel".
@ahmed
je remarque que tu utlise "hezb israel" je te signale que les droit
d'auteur sont pour moi.je suis le premier a utilise ce mot.
"Plus que jamais, solidarité avec le peuple palestinien"
Mais selon le contenu de cet article tu aurais du t'assumer et écrire "Plus que jamais, solidarité avec le Hamas "
Who is going to miss Fatah? I certainly won't
@At'm :
Le lien a été corrigé.
Les membres d’une même famille se sont entretué parce que l’un d’eux est très corrompu et que depuis 40 ans n’a rien apporté à la famille, le second membre qui est profondément islamiste c’est trouvé dans l’obligation de virer le premier pour incapacité à répondre au besoin de la famille et le pire pour complot avec Israël et les States (CIA).
@Ahmed :
J’ai une répondu à cet article par un autre : http://tunisdivagation.blogspot.com/2007/06/isral-et-nos-enfants.html
@De Passage :
Non j’assume ma solidarité pour le peuple Palestinien qui n’est pas uniquement Hamas et j’assume que je suis contre Fatah le Corrompu.
PBH :
What did Fatah gave to Palestinian to be missed?.
J'ai jamais pu encadrer celui qui a la bouche tordu à force de trahir ses frères et de s'empifrer avec l'argent des palestiniens .
J'ai jamais compris comment qu'il faisait ce salaud pour circuler en convoi avec des grosses limousine allemande alors que le peuple crève de faim .
Je ne comprends toujours pas qu'est ce qu'il fait à la tête de l'état serait-ce dû au privilège de l'âge ?
Doit on désigner un président uniquement par l'âge et le nombre d'années passé derrière arafat en sachant que l'on risque d'élire un corrompu ?
C'est pourtant ce qui à été fait et on connait le résultat, des centaines de millions de $ détournés .
Jusqu'à quand cela va t-il durer ainsi ?
Il est tout à fait normal que les palestiniens connaissent une révolution qui leur permet de se détacher du fatah, même si cette révolution n'a eu de succès que dans la bande de gaza .
On ne peut pas servir son peuple et obéir en même temps à leurs ennemis .
On ne peut et on ne doit absolument pas privilègier des directives imposées par les ennemis du peuple palestinien uniquement pour servir ses propres intérêts et ceux des ennemis du peuple .
L'action du hamas élu démocratiquement est parfaitement légitime . Mais bien évidement comme c'est les américanos-sionistes et affiliés qui décident sans oublier ceux qui leurs servent de relais chez nous, on fait passer le hamas pour un parti politique terroriste,ce qui facilite toute action mené contre eux .
Tant qu'ils en ont les moyens, qu'ils en profitent eux et les états arabes qui se sont mis à leurs service . Mais comme tous les traîtres, généralement, il finissent toujours par être démasqué . Quand aux américanos-sionistes, je ne voudrais pas être à leur place, à mon avis, ils vont de déboires en déboires .
@x : Qu’on le veuille ou non, Mahmoud Abbas a été démocratiquement élu par les Palestiniens. Non plus, il faut avouer que la majorité des responsables de Fatah sont des corrompus et même des agents pro-israélien tel que Dahlan.
Ils se sont engouffrés avec l’argent des Palestiniens tout en installant leurs enfants en dehors de la Palestine alors que des personnes intègres tel que Bargouthi crève dans les prisons sionistes.
Malheureusement le Peuple Palestinien se trouve actuellement dans une très mauvaise impasse en soutenant Hamas et il est en train de payer pour son choix.
La politique américaine et israélienne de "l’Etau" à bien fonctionné et nous nous trouvons avec deux cantons avec le risque de voir deux Palestines.
Quoi que je pense que l’action faite par Hamas est inévitable, malheureusement de point de vu constitution et droit international elle est illégitime.
La décision finale restera entre les mains du peuple même, mais pour combien de temps peut-il résister à la faim et à la pauvreté ????.
Un rapport accablant sur le Proche-Orient
BAUDOUIN LOOS
jeudi 14 juin 2007
Un texte qui fera date. De par la qualité de son signataire et de par la substance de son contenu. Le Péruvien Alvaro de Soto, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient a remis son dernier rapport au secrétaire général de l'ONU le 5 mai, avant de quitter la scène professionnelle.
http://www.lesoir.be/actualite/monde/un-rapport-accablant-sur-le-2007-06-14-534676.shtml
Lire l'intégralité du rapport.
Un texte qui fera date. De par la qualité de son signataire et de par la substance de son contenu. Le Péruvien Alvaro de Soto, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient a remis son dernier rapport au secrétaire général de l'ONU le 5 mai, avant de quitter la scène professionnelle. Dans ce texte, véritable brûlot politique, celui qui quitte les Nations unies après vingt-cinq ans de bons et loyaux services, « se lâche », comme nous le dit un diplomate belge. Mais ses remarques sévères pour les Etats-Unis, les Nations unies et Israël n'étaient pas destinées à publication. Il est revenu à notre confrère britannique The Guardian, de révéler l'existence de ce rapport de 53 pages en anglais et de le diffuser sur internet (1).
Ce « rapport de fin de mission » énumère des constats additionnés tout au long des deux dernières années par un acteur de premier plan de la scène diplomatique proche-orientale. Les deux années en question, de septembre 2005 à mai 2007, ont été riches en événements : retrait unilatéral d'Israël de Gaza, victoire du Hamas aux élections de janvier 2006, boycott subséquent du gouvernement palestinien islamiste par Israël et la communauté internationale, guerre du Liban à l'été dernier, mise en place d'un gouvernement palestinien d'unité nationale en mars 2007 et maintien du siège international. Les observations du diplomate onusien aident à expliquer comment les choses ont évolué jusqu'à la dramatique situation actuelle.
En bref, comme le résume The Gardian, Alvaro de Soto, estime que le boycott international imposé aux Palestiniens a été « au mieux d'extrême courte vue » et a eu « des conséquences dévastatrices pour le peuple palestinien ». Israël de son côté « a adopté une attitude essentiellement de refus envers les Palestiniens ». Les agissements des négociateurs du Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) se sont transformés en « spectacle secondaire ». Quant aux Palestiniens, leur engagement à mettre fin aux violence est « au mieux imparfait, au pire répréhensible ».
Des jugements très lourds surgissent çà et là dans le texte. « Les mesures prises par la communauté internationale dans le but espéré de promouvoir une entité palestinienne qui vivrait en paix avec son voisin israélien ont eu précisément l'effet inverse », écrit de Soto par exemple. Ou encore : « L'impartialité est devenue soumission à la politique américaine, NDLR d'une manière sans précédent au début de 2007 ».
Cette soumission est notamment lisible, explique-t-il, dans l'attitude du Quartet par rapport au gel par Israël des transferts de taxes effectués en faveur de l'Autorité palestinienne : « Le Quartet s'est vu interdire de se prononcer sur le sujet parce que les Etats-Unis, comme ses représentants nous l'ont signifié, ne souhaitent pas qu'Israël transfère ces fonds à l'AP ».
L'ex-envoyé spécial de l'ONU regrette d'ailleurs la politique de siège imposé au Hamas : « Le Hamas évoluait et pouvait encore le faire et nous devions l'encourager dans cette évolution, de sorte qu'un dialogue puisse s'instaurer dans lequel l'ONU aurait eu un rôle à jouer ». Ce siège existe car les conditions posées au Hamas - reconnaissance d'Israël, renonciation à la violence et respect des accords antérieurs conclu par l'OLP - ne sont remplies : à ce propos, de Sotos critique les Etats-Unis et Israël « réfugiés dans une position de rejet, dont ils sont prisonniers, en insistant sur des préconditions dont on sait qu'elles ne sont pas réalisables ».
L'Europe, à son tour, en prend pour son grade : « Les eurocrates ont réalisé qu'ils avaient dépensé plus d'argent en boycottant l'Autorité palestinienne que lorsqu'ils la soutenaient et qu'en la contournant cela n'a pas permis de la consolider, mais que cet argent a été investi à fonds perdu ».
De Soto n'épargne pas les Nations unies : « Quasiment à tout moment, l'accent est mis sur les bonnes relations avec les Etats-Unis et sur l'amélioration des relations de l'ONU avec Israël, constate-t-il encore. Il y a un réflexe apparent, dans chaque situation où l'ONU doit prendre position, de se demander d'abord comment Israël ou Washington réagiront, plutôt que se demander quelle est la bonne position à adopter ».
La langue de bois, on le voit, ne transpire pas dans ce rapport « secret » : « Je ne crois pas, honnêtement, continue-t-il, que l'ONU fasse à Israël la moindre faveur en ne lui parlant pas franchement de ses erreurs dans le processus de paix. Nous ne sommes pas un ami d'Israël si nous permettons à ce pays de se satisfaire que les Palestiniens soient les seuls à blâmer ou que ce pays puisse, avec légèreté, continuer à ignorer ses obligations liées aux accords passés, sans payer un prix diplomatique à court terme et un prix beaucoup plus élevé en matière d'identité et de sécurité à plus long terme ». Et plus loin : « Je me demande si les autorités israéliennes réalisent qu'elles récoltent ce qu'elles sèment, et elles encouragent systématiquement le cycle violence-répression au point qu'il se reproduit de lui-même ».
Il y a pire encore. Alvaro de Sotos reproche aux Etats-Unis d'avoir « poussé à une confrontation entre le Hamas et le Fatah », et il cite un diplomate américain qui lui confie « J'aime cette violence », alors les heurts palestiniens fratricides se développent.
Mercredi à New York, une porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré qu'il était « profondément regrettable » que ce rapport ait été publié dans la presse, et a précisé que « les points de vue contenus dans le rapport ne devraient pas être considérés comme la politique officielle de l'ONU ». De Soto n'aura sans doute pas été surpris par cette réaction.
(1) http://www.lesoir.be/__documents/DeSotoReport.pdf
@X : merci encore pour cette info, que je publierai en note.
Je n'osais pas te le demander, je t'en suis reconnaissant .
Bienvenue en Palestine!
Par Robert Fisk
Ah ! Les Musulmans au Proche-Orient ! Comme ils peuvent être pénibles ! Pour commencer, nous exigeons des Palestiniens qu’ils épousent la démocratie. Mais eux, ensuite, ils élisent le mauvais parti - le Hamas - et après cela celui-ci remporte une mini guerre civile et préside sur la Bande de Gaza. Et nous, les Occidentaux, voulons toujours négocier avec le président discrédité [de l’Autorité Palestinienne], Mahmoud Abbas. La "Palestine" d’aujourd’hui - et laissons ses guillemets à leur place ! - a deux Premiers ministres. Bienvenue au Proche-Orient !
Avec qui pouvons-nous négocier ? A qui nous adressons-nous ? Oui, bien sûr, nous aurions dû parler au Hamas depuis des mois. Mais nous n’aimions pas ce gouvernement démocratiquement élu par les Palestiniens. Ces Palestiniens qui étaient censés voter pour le Fatah et sa direction corrompue. Mais c’est pour le Hamas qu’ils ont voté. Le Hamas qui refuse de reconnaître Israël ou de respecter l’Accord d’Oslo totalement discrédité.
Personne n’a demandé - dans notre camp - quel Israël particulier le Hamas était supposé reconnaître. Israël de 1948 ? Israël des frontières d’après 1697 ? Israël qui construit - et continue de construire - de vastes colonies pour les Juifs et seulement les Juifs sur la terre arabe, avalant encore plus des 22% de la "Palestine" qui restent à négocier ?
Et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous sommes censés discuter avec notre loyal policier, M. Abbas, le dirigeant palestinien "modéré". (C’est ce qu’en disent la BBC, CNN et Fox News). Un homme qui a écrit un livre de 600 pages sur [le processus d’] Oslo sans mentionner une seule fois le mot "occupation". Un homme qui a toujours parlé du "redéploiement" israélien plutôt que du "retrait". Un "dirigeant" en qui nous pouvons avoir confiance parce qu’il porte une cravate, se rend à la Maison Blanche et dit toutes les choses qu’il faut dire. Ce n’est pas parce qu’ils voulaient une république islamique que les Palestiniens ont voté pour le Hamas - mais c’est ce qu’on dira après leur sanglante victoire -, Ils ont voté pour le Hamas parce qu’ils en avaient marre de la corruption du Fatah, le parti de M. Abbas, et de la nature pourrie de l’ "Autorité Palestinienne".
Je me souviens avoir été convoqué, il y a des années, chez un officiel de l’Autorité Palestinienne dont les murs venaient juste d’être crevés par l’obus d’un char israélien. Véridique. Mais ce qui me frappa, c’était les robinets plaqués-or dans sa salle de bain. Ce sont ces robinets - ou les choses de cet acabit - qui ont coûté au Fatah son élection. Les Palestiniens voulaient la fin de la corruption - le cancer du monde arabe - et c’est pourquoi ils ont voté pour le Hamas. Et alors, nous, l’Occident si sage et si bon, avons décidé de les sanctionner, de les affamer et de les maltraiter pour avoir voté librement. Peut-être devrions-nous offrir la qualité de membre de l’Union Européenne à la "Palestine" si elle avait la grâce de voter pour les bonnes personnes ?
Au Proche-Orient, c’est partout la même chose.
En Afghanistan, nous soutenons Hamid Karzai, même s’il garde des chefs de guerre et des barons de la drogue dans son gouvernement. (Et, soit dit en passant, nous sommes vraiment désolés pour tous ces civils afghans innocents que nous tuons dans notre "guerre contre la terreur" sur les terres abandonnées de la province du Helmand).
Nous aimons l’Egyptien Hosni Moubarak. Ses tortionnaires n’en ont pas encore fini avec les politiciens des Frères Musulmans, arrêtés récemment à l’extérieur du Caire. Sa présidence a reçu le soutien chaleureux de Mme - oui, Mme - George W. Bush - et dont la succession passera presque certainement à son fils, Gamal.
Nous adorons Muammar Kadhafi, le dictateur fou de la Libye. Ses loups-garous ont assassiné ses opposants à l’étranger. Son complot pour assassiner le Roi Abdallah d’Arabie Saoudite a précédé la récente visite de Tony Blair à Tripoli. Le colonel Kadhafi, devrait-on se souvenir, a été appelé "homme d’Etat" par Jack Straw pour avoir abandonné ses ambitions nucléaires qui n’existaient pas. Et sa "démocratie" nous est parfaitement acceptable parce qu’il est de notre côté dans la "guerre contre la terreur".
Oui, nous aimons la monarchie du Roi Abdallah en Jordanie et tous les princes et les émirs du Golfe, en particulier ceux qui reçoivent des pots-de-vin si gros de nos sociétés d’armement que même Scotland Yard doit clore ses investigations sur les ordres de notre Premier ministre - et oui, je peux très bien voir pourquoi il n’aime pas la manière dont The Independent couvre ce qu’il appelle de façon pittoresque le "Moyen-Orient". Si seulement les Arabes - et les Iraniens - pouvaient soutenir nos rois, nos shahs et nos princes, dont les fils et les filles sont éduqués à Oxford et à Harvard, comme le "Moyen-Orient" serait plus facile à contrôler !
Il s’agit bien de cela - du contrôle - et c’est pourquoi nous tenons bon et que nous retirons nos faveurs à leurs dirigeants. Maintenant que Gaza appartient au Hamas, que vont faire nos propres dirigeants élus ? Tous nos dogmatiques de l’UE, de l’ONU, de Washington et de Moscou doivent-ils désormais parler à ces gens misérables et ingrats (je crains que non, puisqu’ils ne seront pas capables de leur serrer la main) ou devront-ils reconnaître la version cisjordanienne de la Palestine (Abbas, la paire de bras sans danger), tout en ignorant le Hamas élu et militairement victorieux à Gaza ?
C’est facile, bien sûr, d’appeler la malédiction sur chacune de leurs maisons. Mais c’est ce que nous disons de tout le Proche-Orient. Si seulement Bashar al-Assad n’était pas le Président de la Syrie (Dieu seul sait quelle serait l’alternative !) ou si le Président cinglé Mahmoud Ahmadinejad n’était pas aux manettes de l’Iran (même s’il ne sait qu’approximativement ce qu’est un missile nucléaire). Si seulement le Liban était une démocratie bien de chez nous comme nos petits pays de derrière les fagots - la Belgique, par exemple, ou le Luxembourg. Mais non ! Ces satanés Proche-Orientaux votent pour les mauvaises personnes, soutiennent les mauvaises personnes, ne se comportent pas comme nous, les Occidentaux civilisés.
Alors, qu’allons-nous faire ? Soutenir la réoccupation de Gaza, peut-être ? Nous ne critiquerons certainement pas Israël. Et nous continuerons de donner notre affection aux rois et aux princes - et aux présidents disgracieux - du Proche-Orient, jusqu’à ce que toute la région nous pète à la figure. Et, ensuite, nous dirons - comme nous le disons déjà aux Irakiens - qu’ils ne méritent pas notre sacrifice et notre amour.
Comment traitons-nous un coup d’Etat fait par un gouvernement élu ?
(Source: The Independent, le 16 juin 2007)
[article original : "Robert Fisk : Welcome to ’Palestine’"]
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