vendredi 6 juillet 2007

Luxenberg et la Présence Araméenne en Arabie (3ème Partie)

Absolument à lire : Luxenberg : Houris, Raisins ou Tricherie

4. Histoire de la couverture du livre

Le livre de Luxenberg devrait-il être jugé par sa couverture ?
Il est étrange qu'un livre qui revendique le titre « La lecture syro-araméenne du Coran – Une contribution au déchiffrement du langage Coranique » « Die syro-aramäische Lesart des Koran: Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache » (The Syro-Aramaic Reading of the Qur'an - A Contribution to the Deciphering of Qur'anic Language) ait une page de couverture qui n’est pas proportionné à son titre. On s’attendait à ce que l'auteur aurait présenté une preuve importante sous forme de manuscrit, ou une inscription pour montrer l'évidence de la lecture syro-araméenne du Coran.
Une telle preuve sur la page de couverture du livre aurait convenablement assorti le titre provocateur.

Cependant, à notre surprise la page de couverture est assortie d’un manuscrit du Coran du 1er siècle de l’Hégire nommé MS. Arabe 328a provenant de la Bibliothèque Nationale de Paris (58). Une photocopie de ce manuscrit a été éditée par Déroche et Noseda en 1998 (59). Ce manuscrit est transcrit dans une écriture Hijazi, sans les voyelles et avec quelques rares points diacritiques (60).

Encore et en plus, discréditant la thèse de Luxenberg, une étude récente sur ce manuscrit Hijazi a conclu qu’il avait été écrit dans le qira'at (lecture) d’Ibn `Amir (décédé 118H/736), une des lectures qui sera plus tard considérée de manière indiscutable comme "Moutawatir" par Ibn Moujahid (décédé 324H/926) (61).

Quoiqu'il n'y a aucune marque de voyelle et quelques rares marques diacritiques dans le manuscrit MS Arabe 328(a), le texte met en relief clairement les consonnes et, dans une série de fragments aussi étendus que ce dernier, il y a, heureusement, assez de variantes pour permettre la détermination précise de la lecture.

Un autre manuscrit relatif au MS Arabe 328(a) est le MS Or. 2165 de la Bibliothèque Britannique de Londres. Tous les deux manquent de voyelles. À la différence du MS Arabe 328(a), dans le MS Or. 2165, les consonnes sont fréquemment différenciées par des tirets, ainsi, ils permettent l'identification de plus de variantes là où la forme de la consonne est désignée d'une manière différente.

L'étude de Dutton a prouvé que ce manuscrit est remarquablement semblable au manuscrit du 1er siècle MS Arabe 328a de la Bibliothèque Nationale de Paris, et qu’il a été écrit aussi dans le qira'at (lecture) d’Ibn `Amir (62).

Se Basant sur la similitude entre le MS Arabe 328a et MS Or. 2165, il suggère de re-dater ce manuscrit au temps juste avant le Calife Omeyade Walid (régné 86-96H), c-à-d, au cours de la période 30-85 de l’Hégire avec la certitude sur la date de la fin de période.

D'autres manuscrits remontant jusqu'au 3ème siècle de l’Hégire, montrent l'évidence des qira'at (lectures) tels que le KFQ93 (63) (2ème siècle de l’Hégire), KFQ28 (64) (3ème siècle de l’Hégire), KFQ19 (65) (3ème siècle de l’Hégire) et KFQ16 (66) (3ème/4ème siècle de l’Hégire) ; ils appartiennent tous à la Collection d'art islamique de Nasser David Khalili, Londres, Royaume-Uni.

Nous devrions également mentionner l’intérêt de Sibawayhi (décédé 170-180H) pour les qira'at, qu’elle soit attribuée à une autorité, ou purement hypothétique. Cet intérêt ne s’oppose pas au respect de Sibawayhi pour le texte coranique déjà établi. A partir de son étude des lectures du Coran dans "Kitab" de Sibawayhi, Brockett a conclut :

« tandis que cette première période était bien plus exempte de la tradition et encore moins systématisée, elle était néanmoins une période dans laquelle le texte du Coran a été fermement placé dans des limites étonnamment étroites » (67).

Selon Luxenberg, l'alphabet Arabe utilisé dans le Coran a commencé en tant qu’un certain genre de sténographie, un dispositif mnémonique non prévu comme solution aux sons vocaux de la langue. Il conclut alors que la transmission du texte de Mohamed (saws) n'était pas probablement une transmission orale par mémoire, contrairement à une des affirmations principales de la tradition islamique (68).

Supposant que c'est vrai, alors comment on explique-t-il l'évidence des qira'at dans les manuscrits Coraniques, juste du premier siècle de l’Hégire ? Pour que la théorie de Luxenberg soit valide (selon sa thèse), le Coran doit être deux choses différentes à la fois: d'une part, un document du 7ème siècle paléographiquement congelé qui représente le travail de Mohamed (saws), et d’autre part, un texte altéré qui a été plus tard modifié par les savants Musulmans qui n’ont rien compris de son contenu. Il ne peut pas être les deux cas à la fois.

D'ailleurs, nous avons déjà vu que les Musulmans, au premier siècle de l’Hégire ont développés les signes diacritiques ainsi que les voyelles pour assurer la transmission correcte du Coran aussi bien en qu’en orale.

En outre, l'étude de Whelan à propos des inscriptions coraniques sur le Dôme du Rocher (à Jérusalem), des sources littéraires mentionnant les inscriptions coraniques dans la mosquée du prophète (saws) à Médine et aussi de la présence des copistes professionnels du Coran, a déjà démontré l'évidence de la consignation écrite du Coran au 7ème siècle ou au premier siècle de l’Hégire (69).

A partir de ces faits, la supposition de Luxenberg concernant l’instabilité du texte Coranique durant les deux premiers siècles de l’Hégire devient insoutenable.

5. Maintenant l'évidence !

La thèse fondamentale du livre de Luxenberg, et que le Coran a été écrit dans une langue hybride Arabo-Araméenne avec des emprunts aux écritures saintes chrétiennes transcrites en Araméen (des exemples doivent être donnés à partir du Coran afin de supporter cet thèse).

L'argument est essentiellement circulaire. Afin de supporter sa grande idée que le Coran est un document Arabo-Araméen copié sur des textes Araméens chrétiens, il a ignoré ce qui ne devait pas être adaptable à cette idée (c’est un problème commun à ceux développent des grandes idées). Ceci a eu comme conséquence de le pousser à prétendre le contraire des affirmations bien établies tels que l’écriture syro-araméenne a servi de modèle à l’écriture Arabe et que le système des voyelles et des points diacritiques Arabes sont basés sur le modèle Syro-araméen.

Pour faire avancer ses grandes idées à propos du Coran, Luxenberg a supposé que la Mecque n'était pas une colonie Arabe mais une colonie Araméenne et que les résidants de la Mecque ont parlé un « l'aramäische-arabische Mischsprache », un mélange Arabo-araméen. Il a également prétendu que juste avant l'arrivée de l'Islam, l'araméen était non seulement la langue écrite de communication, mais également la lingua franca de cette région de l'Asie occidentale.

Au contraire, l'arabe était beaucoup plus répandu, dans le Moyen-Orient avant l'Islam, que Luxenberg en lui avait alloué, et nous avons suffisamment de preuves sous forme d'inscriptions (figure 3).

Figure 3 : Répartition géographique du Syriaque préislamique, du Nabatéen et des inscriptions arabes (70). Chaque point coloré représente le lieu d’existence des inscriptions sans tenir compte de leurs nombres. Par exemple, en Petra (Nabatéen) et Edesse (Syriaque) et leurs abords, des centaines d’inscriptions ont été découverts. Elles sont toutes représentées par un point coloré simple dans la figure ci-dessus.

La diffusion géographique des inscriptions arabes préislamiques s'étendent du Zebed au cœur même du pays de la langue Syriaque dans le Nord à Mada'in Saleh au Sud et d'Abou Darag (Egypte) à l'Ouest à enfin Sakakah à l'Est.

L’Araméen syrien ou le Syriaque était la langue, que Luxenberg a indiqué comme étant celle avec laquelle le Coran a été partiellement écrit. La concentration des inscriptions préislamiques Syriaques sont confinées dans la région d'Edesse de l’actuelle Turquie. Le Syriaque est certainement très loin de la région du Hedjaz et en particulier de la Mecque ! Les inscriptions préislamiques Syriaques au sud de Damas sont presque inexistantes (une exception étant au Jabal Usays, au sud-est de Damas), excepté ceux écrits par des voyageurs ou des pèlerins (71).

A la fin du VIème siècle, l’écriture Araméene n'était pas aussi répandue que l’avait prétendu Luxenberg. Le Grec l'avait surplombé dans beaucoup de secteurs comme lingua franca principale au Moyen-Orient (72). La conquête du Proche-Orient par Alexandre le Grand a ouvert la voie à la langue et à la culture Grecque, la pénétration de l’hellénisme dans toutes les villes et à la campagne était irréversible. Avant l’avènement de l'Islam, le Grec est déjà devenu la langue prédominante de l'Asie occidentale. Bowersock précise ce qui suit :

"... l'impact puissant de la culture Grecque peut être constaté partout quelques siècles plus tard dans la province impériale romaine de la Syrie. La ville des caravanes Palmyre était complètement bilingue… Mais dans les villages et les régions rurales de la Syrie centrale et méridionale, le Grec peut être de nouveau vu comme la langue locale de vénération, unissant les adorateurs des cryptes et des lieux saints qui s'étendent partout. Quoi que mal estimées, en général, les inscriptions grecques sont plus fréquentes dans la campagne de la Syrie antique que le Syriaque… A la veille de l'Islam, l’hellénisme a continué d’être une force puissante. Les Chrétiens qui pratiquaient le Grec, ne sont jamais parvenus à s’en séparer, et les Chrétiens parlant le Syriaque ont découvert qu'ils ne pourraient pas exister sans l'incorporer dans leur littérature et langue" (73).

C'est évident à l’examen des preuves, particulièrement les inscriptions grecques, où environ 90% des inscriptions du VIème siècle dans le Proche Orient sont en Grec (74). Le Syro-Araméen ou Syriaque, la langue dont Luxenberg indique que le Coran avait été partiellement écrit avec, a été principalement parlée dans la région d'Edesse au sud de la Turquie actuelle, loin de la région du Hedjaz et en particulier de la Mecque.

Les zones ombragées sur la carte n=° 4 montrent approximativement les régions où l'écriture Araméenne a été fleurissante durant la période allant de 900 AJC jusqu’à la conquête Arabe et les zones où les Syro-araméens (c.-à-d., ceux qui parlent le Syriaque) sont connus avec certitude pour avoir conquis cet espace durant cette période (75).

La carte a été établie par des références externes à l’Araméen et aux noms distinctifs Araméens et religieux. On remarque bien qu'il y a une différence entre les deux modèles. Dans de vastes régions où l'écriture Araméenne a été employée, il est clair que les populations indigènes n'étaient pas des Araméens. Les Perses et le Parthes sont l'exemple le plus clair ainsi que les souverains indiens qui ont également utilisés l’écriture Araméenne.


Carte n=° 4 : Répartition géographique de l'écriture Araméenne et des Araméens (qui parlent le Syriaque) (76)

En comparant les cartes 3 et 4 nous constatons encore que la plupart de ceux qui parlent le Syriaque (c.-à-d., Araméens) ont été confinés entre les fleuves d'Euphrate et du Tigre et à l'ouest de l'Euphrate ; se prolongeant au-delà des frontières de l’actuel Turquie et de la Syrie.
Bien que les cartes 3 et 4 aient été établies en utilisant des sources différentes, ils correspondent très bien et fournissent de ce fait une évidence corroborative.

Les plus proches des inscriptions arabes en termes de géographie sont les inscriptions Nabatéennes et cette proximité rend l'hypothèse de Luxenberg à propos de la lecture Syro-araméenne du Coran insoutenable comme nous verrons par la suite. Au fait, les Nabatéens étaient des Arabes qui parlaient un dialecte non-araméen de l’Arabie du nord qui s’apparente à l'arabe classique (77).

Le Nabatéen était une « Schriftsprache » langue écrite efficace, c.-à-d., la langue des inscriptions. Les premières inscriptions arabes telles que ‘En ‘Avdat inscription (daté 125) et l'inscription de Namarah (daté 328) ont été écrites en Nabatéen mais dans la langue arabe. L'inscription de Raqush (daté 267) était un texte arabe avec présence d’archaïsmes en caractères Araméens.

Ceci prouve que les Arabes étaient familiers à l’écriture d’origine Araméenne. La caractéristique distinctive du Nabatéen en comparaison aux autres dialectes écrits en Araméen est sa teinte arabe ou, pour être plus précis, son assortiment avec une langue Arabe, reliée d'une manière quelconque à ce qui deviendra l'Arabe classique (78). Healey a noté aussi que certaines anciennes inscriptions Nabatéennes, bien que non datées, pourraient être en arabe et que certains des milliers des graffitis Nabatéens pourraient être aussi en arabe (79).

L'écriture Araméenne avait été très importante au Hedjaz dès le 4ème/5ème siècle avant Jésus Christ comme on peut le constater par une stèle écrite en Araméen à Tayma, au nord de l’Arabie Saoudite (80). Ainsi, il est étonnant qu'il n'y ait pas un certain nombre de mots Araméen dans le dialecte Arabe du Hedjaz, et que cela ne forme pas une langue mélangée.

La majeure partie, si ce n’est pas le tout, du contexte socio-historique des origines de l'Islam peuvent être expliqués en considérant l’environnement Nabatéen. Au Hedjaz, nous avons principalement des inscriptions Nabatéennes, et ceux-ci ne semblent pas être chrétiennes du tout dans leur contenu (81).

Les idoles adorés par les Nabatéens des dieux et des déesses tels que Doushara, Allat, Al-`Ozza, Manat, Hobal, et autres ont été également, en grande partie, adorés par des tribus Arabe telles que Qoraysh au Hedjaz comme mentionné dans le Coran et dans les sources littéraires islamiques (82).

Un milieu chrétien Syro-Araméen aurait des difficultés à expliquer ce contexte socio-historique. Les origines Nabatéennes de l’écriture Arabe renforce davantage le cas de l’environnement Nabatéen.

Luxenberg, perdu entre l'Arabe et le Syriaque (4ème Partie)

Bibliographie:

[58] C. Luxenberg, Die syro-aramäische Lesart des Koran: Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache, op cit., p. II; An image of this manuscript is produced by Déroche along with the dating it to second half of the first century of hijra. See F. Déroche, "Manuscripts Of The Qur'an", in J. D. McAuliffe (ed.), Encyclopaedia Of The Qur'an, 2003, Volume III, Brill: Leiden, p. 265.
Luxemberg Coran, Luxemberg Coran, Luxemberg Coran, Luxemberg Coran,
[59] F. Déroche and S. N. Noseda (eds.), Sources de la transmission manuscrite du texte coranique. I. Les manuscrits de style hijazi. Volume I. Le manuscrit arabe 328a (a) de la Bibliothèque Nationale de France, 1998, Fondazione Ferni Noja Noseda, Leda, and Bibliothèque Nationale de Paris.
[60] ibid., e.g., folio 10a for diacritical points.
[61] Y. Dutton, "An Early Mushaf According To The Reading Of Ibn ‘Amir", Journal Of Qur'anic Studies, 2001, Volume III (no. I), pp. 71-89.
[62] Y. Dutton, "Some Notes On The British Library's 'Oldest Qur'an Manuscript' (Or. 2165)", Journal Of Qur'anic Studies, 2004, Volume VI (no. 1), pp. 43-71.
[63] Y. Dutton, "Red Dots, Green Dots, Yellow Dots & Blue: Some Reflections On The Vocalisation Of Early Qur'anic Manuscripts - Part II", Journal Of Qur'anic Studies, 2000, Volume II (no. I), p. 16; F. Déroche, The Abbasid Tradition: Qur'ans Of The 8th To The 10th Centuries AD, The Nasser D. Khalili Collection of Islamic Art Vol. I, 1992, Oxford University Press, p. 58.
[64] Y. Dutton, "Red Dots, Green Dots, Yellow Dots & Blue: Some Reflections On The Vocalisation Of Early Qur'anic Manuscripts - Part II", Journal Of Qur'anic Studies, op. cit., p. 16; F. Déroche, The Abbasid Tradition: Qur'ans Of The 8th To The 10th Centuries AD, op. cit., p. 54.
[65] Y. Dutton, "Red Dots, Green Dots, Yellow Dots & Blue: Some Reflections On The Vocalisation Of Early Qur'anic Manuscripts - Part II", Journal Of Qur'anic Studies, op. cit., p. 16; F. Déroche, The Abbasid Tradition: Qur'ans Of The 8th To The 10th Centuries AD, op. cit., p. 62.
[66] Y. Dutton, "Red Dots, Green Dots, Yellow Dots & Blue: Some Reflections On The Vocalisation Of Early Qur'anic Manuscripts - Part II", Journal Of Qur'anic Studies, op. cit., p. 16; F. Déroche, The Abbasid Tradition: Qur'ans Of The 8th To The 10th Centuries AD, op. cit., p. 116.
[67] A. Brockett, "Qur'ān Readings In Kitāb Sībawayhi", Occasional Papers Of The School Of Abbasid Studies, 1988 (published 1990), No. 2, p. 199.
[68] C. Luxenberg, Die syro-aramäische Lesart des Koran: Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache, op cit., pp. 18-19. Luxenberg says:
... über dem Buchstaben voneinander unterscheiden, was wiederum als Muster für das später eingeführte und weiter entwickelte Punktationssystem der arabischen Schrift gedient haben mag), war die frühe arabische Schrift also eine Art Kurzschrift, die dem Eingeweihten als Gedächtnisstütze dienen mochte. Mehr, so möchte man meinen, brauchte man auch anfangs nicht, da zuverlässige Lektoren (.. qurra) die Verkündigung des Koran unmittelbar vom Propheten vernommen und auswendig gelernt haben sollen.
[69] E. Whelan, "
Forgotten Witness: Evidence For The Early Codification Of The Qur'an", Journal Of The American Oriental Society, 1998, Volume 118, pp. 1-14.
[70] Since there are no references available depicting the geographical spread of the inscriptions, we decided to go through individual references and plot the data on a map. The references used are:
The Nabataean inscriptions:
For the Nabataean inscriptions in Egypt see E. Littman & D. Meredith, "Nabataean Inscriptions From Egypt", Bulletin Of The School Of Oriental And African Studies, 1953, Volume 15, pp. 1-28; E. Littmann & D. Meredith, "Nabataean Inscriptions From Egypt - II", Bulletin Of The School of Oriental And African Studies, 1954, Volume 16, pp. 211-246; F. Zayadine, "The Pantheon Of The Nabataean Inscriptions In Egypt And The Sinai", Aram, 1990, Volume 2, No. 1 & 2, pp. 151-174; L. Nehmé, "Cinq Graffiti Nabatéens Du Sinaï", Semitica, 2000, Volume 50, pp. 69-80.
A good description of the Nabataean inscriptions in Negev region is in A. Negev, Nabatean Archaeology Today, 1986, New York University Press: New York and London; For the inscriptions in Mada'in Salih see J. F. Healey (ed. and trans.) and S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih, 1993, Journal Of Semitic Studies Supplement I, Published by Oxford University Press on behalf of the University of Manchester; A good overall view of the Nabataean inscriptions is in J. F. Healey, The Religion Of Nabataeans: A Conspectus, 2001, Brill: Leiden; Also see "Nabataean Inscriptions", in E. Littmann, Semitic Inscriptions: Part IV Of The Publications Of An American Archaeological Expedition To Syria In 1899-1900, 1904, The Century Co.: New York, pp. 85-95; For the inscriptions near Tabuk in Saudi Arabia, see Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, 1993, King Fahd National Library, pp. 68-200 for Nabataean inscriptions. These inscriptions were found near Tabuk at Jabal Qa‘ Abu Murr, Jabal Abu Makhruq, Jabal Sarbut Thulaytha and al-Herra.
The Syriac inscriptions:
The best place to start for the pre- and post-Islamic Syriac inscriptions is Sebastian P. Brock's "Syriac Inscriptions: A Preliminary Checklist Of European Publications", Annali: Istituto Orientale di Napoli (New Series), 1978, Volume 38, pp. 255-71. Brock's list was further expanded by Desreumaux. See A. J. P. Desreumaux, "Pour une Bibliographie sur l'épigraphie Syriaque", Annali: Istituto Orientale di Napoli (New Series), 1980, Volume 40, pp. 704-708.
Sebastian Brock's classified bibliography of Syriac studies was also used to plot the pre-Islamic Syriac inscription data. This classified bibliography is updated every few years. See S. P. Brock, "Syriac Studies 1960-1970: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 1973, Volume 4, pp. 426-427; S. P. Brock. "Syriac Studies 1971-1980: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 1981-1982, Volume 10, pp. 348-350; S. P. Brock, "Syriac Studies 1981-1985: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 1987, Volume 14, pp. 321-322; S. P. Brock, "Syriac Studies 1986-1990: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 1992, Volume 17, pp. 257-258; S. P. Brock, "Syriac Studies 1991-1995: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 1998, Volume 23, pp. 297-300; S. P. Brock, "Syriac Studies 1996-2000: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 2004, Volume 29, pp. 337-338.
Enno Littmann has done a decent survey of Syriac inscriptions in the Northern Syria. See "Syriac Inscriptions From Northern Central Syria, Palmyra And The Region Of The Haurân", in E. Littmann, Semitic Inscriptions: Part IV Of The Publications Of An American Archaeological Expedition To Syria In 1899-1900, 1904, The Century Co.: New York, pp. 3-56; E. Littmann, Semitic Inscriptions: Syriac Inscriptions, 1934, E. J. Brill Publishers and Printers: Leyden; For another decent survey of Syriac inscriptions see H. Pognon, Inscriptions Sémitiques De La Syrie, De La Mésopotamie Et De La Région De Mossoul, 1907, Imprimerie Nationale: Paris. For early Syriac inscriptions see No. 2-12, 19-21, 36-39, 44-50, 81-82, 118.
A a good compilation of the pre-Islamic Syriac inscriptions is done by H. J. W. Drijvers (ed.), Old Syriac (Edessean) Inscriptions, 1972, Semitic Studies Series, E. J. Brill: Leiden. It was further expanded by H. J. W. Drijvers & J. F. Healey, The Old Syriac Inscriptions Of Edessa And Osrhoene, 1999, Brill: Leiden. Most of the inscriptions mentioned here, as the name suggests, are from Edessa and nearby places.
For more pre-Islamic Syriac inscriptions in Edessa and other areas including the Fertile Crescent, see the following: C. C. Torrey, "The Semitic Inscriptions" in P. V. C. Baur, M. I. Rostovtzeff & A. R. Bellinger (eds.), The Excavations At Dura-Europos Conducted By Yale University And The French Academy Of Inscriptions And Letters: Preliminary Report Of Third Season Of Work, 1932, Yale University Press: New Haven & Oxford University Press, pp. 66-71; C. C. Torrey, "Semitic Inscriptions" in P. V. C. Baur, M. I. Rostovtzeff & A. R. Bellinger (eds.), The Excavations At Dura-Europos Conducted By Yale University And The French Academy Of Inscriptions And Letters: Preliminary Report Of Fourth Season Of Work, 1933, Yale University Press: New Haven & Oxford University Press, pp. 178-181; J. B. Segal, "Pagan Syriac Monuments In The Vilayet Of Urfa", Anatolian Studies, 1953, Volume III, pp. 97-119; J. B. Segal, "Some Syriac Inscriptions Of The 2nd-3rd Century A.D.", Bulletin Of The School of Oriental And African Studies, 1954, Volume 16, pp. 13-35; J. B. Segal, "Two Syriac Inscriptions From Harran", Bulletin Of The School of Oriental And African Studies, 1957, Volume 20, pp. 512-522; J. B. Segal, "New Syriac Inscriptions From Edessa", Bulletin Of The School of Oriental And African Studies, 1959, Volume 22, pp. 23-40; J. B. Segal, "Four Syriac Inscriptions", Bulletin Of The School Of Oriental And African Studies, 1967, Volume 30, pp. 293-304; J. B. Segal, Edessa 'The Blessed City', 1970, Oxford At The Clarendon Press, pp. 22-36; H. J. W. Drijvers, "New Syriac Inscriptions", Aram, 1993, Volume 5, pp. 147-161; J. B. Chabot, "Inscriptions Syriaques De Bennaouï", Syria, 1929, Volume 10, pp.252-256; P. R. Mouterde, "Inscriptions Grecques De Souweida Et De ‘Ahiré", Mélanges De L'Université Saint-Joseph, 1932, Volume 16, pp. 102-108; P. Mouterde, "Inscription Syriaque Du Gebel Bil‘ās", Mélanges De L'Université Saint-Joseph, 1932, Volume 16, pp. 83-86; B. Aggoula, "Studia Aramaica III", Syria, 1992, Volume 69, pp. 400-417; A. Abou Assaf, "Inscription Syrique - Au Musée De Ma'aret al-No'man", Annales Archeologiques Arabes Syriennes, 1990, Volume 40, pp. 161-162. This inscription was discussed by A. Harrak, "Notes On Syriac Inscriptions I: The Inscription Of Ma‘ar Zaytā (Syriac)", Orientalia (New Series), 1995, Volume 64, pp. 110-119. The author inclines towards a 6th century dating; M. Moussli, "Syrische Inschriften Aus Hadata (Al-Hadath)", Altorientalische Forschungen, 1984, Volume 11, No. 2, pp. 371-373; A. Abu ‘Assaf & F. Briquel-Chatonnet, "Un Autel A Encens Avec Inscription Syriaque Au Musée De Raqqa (Syrie)", Semitica, 1991-1992, Volume 41-42, pp. 183-193; A. Palmer, "A Corpus Of Inscriptions From Tur ‘Abdīn And Environs", Oriens Christianus, 1987, Volume 71, pp. 57-59; A. Desreumaux & P. -L. Gatier, "Inscription Bilingue Grecque Et Syriaque D'Une Mosaïque Paléochrétienne", Semitica, 1991-1992, Volume 41-42, pp. 173-181; E. C. D. Hunter, "An Inscribed Reliquary From The Middle Euphrates", Oriens Christianus, 1991, Volume 75, pp. 147-165; J. Jarry, "Inscriptions Arabes, Syriaques Et Grecques Du Massif Du Bélus En Syrie Du Nord", Annales Islamologiques, 1968, Volume 7, pp. 141-158. The inscription found in Sekizlar is dated (pp. 157-158); J. Jarry, "Nouvelles Inscriptions Sémitiques De Syrie", Annales Islamologiques, 1985, Volume 21, pp. 1-7. The inscription found at Jabal Seis (or Jabal Usays) is dated (p. 6); H. J. W. Drijvers, "Syrische Inscripties Uit De Eerste Drie Eeuwen A.D.", Phoenix, 1969, Volume 15, No. 1, pp. 197-205; K. Parlasca, "Das Mosaik Vom Mas'udije Aus Dem Jahre 228/29 n. Chr.", Damaszener Mitteilungen, pp. 263-267. Plates 60-61; P. Donceel-Voûte, Les Pavements Des Églises Byzantines De Syria Et Du Liban: Décor, Archéologie Et Liturgie, 1988, Louvain-La-Neuve, Belgique & Départment D'Archéologie Et D' Histoire De L'Art College Érasme, pp. 147-149. The inscription is in Halaoua in Syria.
There are a few pre-Islamic Syriac inscriptions of unknown provenance or uncertain date that are not included in the map. They are: R. C. Steiner, "A Syriac Church Inscription From 504 CE", Journal Of Semitic Studies, 1990, Volume 35, pp. 99-108. This inscription is most likely from Edessa. There are inscriptions in four inscriptions in the National Museum in Damascus, Syria, from 5th and 6th centuries. They were published by A. Abu ‘Assaf, "Kitābāt Suryāni Zadīdah Fi-l-Muthaf al-Watnī bi-Dimashq", Annales Archeologiques Arabes Syriennes, 1972, Volume 22, No. 1 and 2, pp. 135-144. There provenance is unknown. An inscription from uncertain date due to lacuna is from Deir Makr and was published by J. Naveh, "Syriac Miscellanea", ‘Atiqot, 1976, Volume 11, pp. 102-104; St. J. Simpson, "A Note On Qasr Serij", Iraq, 1994, Volume 56, pp. 149-151. Provenance known but no date available; H. Salame-Sarkis, "Syria Grammata Kai Agalmata", Syria, 1989, Volume 66, pp. 313-319. Here the date is early 7th century but the exact provenance is not known. It is most likely from the Antioch region; E. Puech, "Une Inscription Syriaque Sur Mosaïaque", Liber Annuss, 1988, Volume 38, pp. 267-270. Date known but provenance unknown; M. Halloun, "Two Syriac Inscriptions", Liber Annuss, 1988, Volume 38, pp. 271-275. Date known but provenance unknown. It is perhaps from Edessa region; F. Briquel-Chatonnet, "Une Inscription Syriaque Sur Mosaïaque De La Région De L'Euphrate", Semitica, 1996, Volume 46, p. 146-153. The inscription is present in Deir al-Zor Museum in Syria. Its date is known but its provenance is not; E. C. Dodd, "The Monastery Of Mar Musa Al-Habashi Near Nebek Syria", Arte Medievale, 1992, Volume 6 (II), No. 1, pp. 61-67 for discussion. The Syriac inscriptions in this monastery were discussed by J. C. McCullough, "Appendix I: Syriac Inscriptions", pp. 133-135. Provenance is known but the dating is not known due to small size of fragments of the inscriptions.
For Arabic inscriptions: Click
here for complete listing.
[71] J. B. Chabot, "Sur Une Inscription Syriaque Du Sinaï", Journal Asiatique, 1906, Volume 10(7), pp. 290-293. These Syriac inscriptions were left by pilgrims from Balad (Iraq) in Sinai peninsula and there is no dating available; E. C. D. Hunter, "Syriac Inscriptions From Al-Hira", Oriens Christianus, 1996, Volume 80, pp. 66-81. Erica Hunter mentions an ostracon that was a note by a pilgrim or a monk. All the ostraca from the region of al-Hira are dated c. 7th century. See E. C. D. Hunter, "A Syriac Ostracon From Ctesiphon", Al-Rafidan, 1997, Volume 18, p. 366.
[72] A. Cameron, The Mediterranean World In Late Antiquity AD 395-600, 1993, Routledge: London, pp. 182-185; G. W. Bowersock, Hellenism In Late Antiquity, 1990, Cambridge University Press, see especially Chapter III, pp. 29-40; Another book of interest is Fergus Millar's The Roman Near East: 31 BC - AD 337, 1993, Harvard University Press: Cambridge (MA).
[73] G. W. Bowersock, Hellenism In Late Antiquity, op cit., p. 29 and p. 40.
[74] We thank Dr. R. Hoyland for pointing this one out.
[75] J. F. Healey, "Were The Nabataeans Arabs?", Aram, 1989, Volume 1, No. 1, p. 41.
[76] ibid., p. 44. The picture is taken from here and slightly modified with some additional information.
[77] ibid. See the full article. Healey argues against the impossibility of Nabataeans being Aramaeans.
[78] J. F. Healey, "Lexical Loans In Early Syriac: A Comparison With Nabataean Aramaic", Studi Epigrafici E Linguistici Sul Vicino Oriente Antico, 1995, Volume 12, p. 78.
[79] ibid.
[80] J. C. L. Gibson, Textbook Of Syrian Semitic Inscriptions: Aramaic Inscriptions Including Inscriptions In The Dialect of Zenjirli (Volume II), 1975, Oxford At The Clarendon Press, pp. 148-151, no. 30, Plate IX; J. F. Healey, "Were The Nabataeans Arabs?", Aram, op cit., p. 43; Also see J. F. Healey & H. Bin Seray, "Aramaic In The Gulf: Towards A Corpus", Aram, 1999-2000, Volume 11-12, pp. 1-14 for Aramaic inscriptions in Kuwait, Saudi Arabia, Bahrain, Qatar and the United Arab Emirates. The Achaemenids used Aramaic as the lingua franca of administration and trade not only in the West (Palestine, North Arabia, Egypt, Anatolia) but also in the East (in Iran). It is therefore not in the least surprising to find Aramaic in use during and after the Achaemenid period in those areas of the Gulf which were affected by Persian and Parthian political commercial links. Click
here to see the information about the Achaemenids and a map showing the area ruled by them. It will be obvious why the Aramaic inscriptions were found in the above mentioned Gulf States.
[81] J. F. Healey, The Religion Of Nabataeans: A Conspectus, op cit., see Chapters 4-7.
[82] For a brief study of Arabic lexical, historical and literary sources, see M. Abdul-Latif Abdul-Karim, "Lexical, Historical And Literary Sources Of The Nabataeans In The Arab Tradition", Aram, 1990, Volume 2, No. 1 & 2, p. 421-424.
The Musnad inscriptions at Qaryat al-Faw, South Western Saudi Arabia, suggest that the deities Kahl, El, al-Lat, ‘Athar Ashraq, al-‘Uzza, Manat, Wadd, Shams, etc. were worshipped in the State of Kinda, South (western) Arabian peninsula. Some of these are obviously Nabataean deities. What is interesting is that many of these idols also survived until the advent of Islam. If one looks at the complete picture using the Nabataean and the Musnad inscriptions in the Hijaz and surrounding area, they are not in Christian in content at all. See A. R. Al-Ansary, Qaryat Al-Fau: A Portrait Of Pre-Islamic Civilisation In Saudi Arabia, 1982, University of Riyadh (Saudi Arabia), p. 28

4 commentaires:

Anonyme a dit…

no comment ;-)

Anonyme a dit…

Mille Bravo pour ces notes dans lesquelles tu as montré l'ignorance de Luxenberg du caractère arabe.

Anonyme a dit…

tu dis qu'il n'y a pas de mots araméens en arabe du hijaz... mais si justement, il y en a plein !
Luxenberg est un type un peu âgé et un peu borné, autrement il se convertirait: car ce qu'il prouve, c'est que le Coran est aussi saint que les textes qu'il lit dans sa religion.

kebab a dit…

Ch. Luxenberg, je connais un peu. ses idées sont bonnes et font avancer la recherche. Il va parfois un peu trop loin et a des points de vue systématiques, mais il va dans la bonne voie.
Je vous conseille d'aller voir les travaux de M. Kropp, qui complète, à partir de l'éthiopien.

et pour les ignorants, allez voir
www.islam-documents.org

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