Le ksar du Sud Tunisien est un type de village tout à fait particulier. Il offre un mode de constructions formées de voutes alignées et superposées sur plusieurs étages, et rappelant la ruche de l’abeille. Ces voutes longues de plusieurs mètres n'ont guère plus d'un mètre et demi ou deux mètres de hauteur. De loin, les ksours de montagne sont indétectables puisqu’ils épousent aussi bien la structure que la couleur du relief environnant.
Chaque Ksar et menu d’une porte d’entrée principale confectionnée en troncs de palmiers qui s’ouvre sur une "skifa" couloir qui mène à la cour principale.
Les portes des greniers appelés Ghorfas s'ouvrent sur une cour intérieure, et comme il n'y a pas apparence d'escalier pour atteindre les étages supérieurs, on reste à première vue perplexes devant ces singulières bâtisses. On s’aperçoit alors que des pierres en saillie, incrustés le long de la façade, sont les degrés d'une échelle vraiment aérienne, et qu'il faut escalader en s'aidant des pieds et des mains.
Les étages en voûtes sont en somme des greniers ou les habitants enfermaient autrefois leurs récoltes de tous genres de l'année céréales, huile, miel et dattes, en les mettant à l'abri des razzias des pillards. Chaque Ghorfa est mise à disposition et à l’usage d'une ou plusieurs tribus pour y stocker ses récoltes et même ces objets de valeur. Elle est dotée d’une seule porte en bois de palmier et fermée par une grande clé détenue par le chef de famille.
En moyenne, un Ksar contient de 150 à 200 Ghorfas mais certains ksours peuvent arriver à 400 Ghorfas.
Les denrées alimentaires sont inaltérables dans ses magasins de fortune et on m’a assuré que jadis certaine produits pouvaient être stockés pour des périodes allant jusqu’à 5 ans.
Les Ksours sont généralement établit au haut du village (qui sont déjà installés dans la montagne), ou bien au-dessus, ou à côté, dans des sites particulièrement difficiles à atteindre et aisés à défendre.
Au Sud Tunisien, les Ksours ou greniers sont assez nombreux, et atteignent parfois cinq étages. Autrefois, les tribus (berbères ainsi qu’arabes) appelés souvent à camper dans la région, à cause de leurs troupeaux, laissaient la garde du village à quelques individus armés qui, en cas d'alerte, faisaient résonner le tambour de guerre pour rappeler les habitants.
A l’époque coloniale, lorsque l’armée française à établi un certain ordre de paix, ces précautions sécuritaires n'ont plus eu leur raison d'être et certains Ksours ont été construits sur des plaines. Plus tard encore, les tribus ont commencé à conserver leurs récoltes dans des silos creusés en terre et garnis à l'intérieur de paille. Chaque tribu avait ses propres silos réunis en un ou plusieurs points appelés "Retba" et confiés à la surveillance de quelques indigènes qui perçoivent un tant pour cent sur les grains ensilés.
Ainsi, les Ksours, ces vestiges voûtées ont fini par tomber en ruines.
Après une longue période d’oubli et avec la recrudescence du tourisme saharien, les Ksours au nombre d’environ 150 ont été réhabilités pour devenir des sites d’attraction touristique.
D’un espace socio-économique, le Ksar c’est transformé aujourd’hui en espace socioculturel.
J’ai eu l’occasion lors de ce voyage au sud de visiter les Ksours suivants : Ouled Dabbab, Douiret, Chenini et Haddada, Ils sont vraiment fantastiques et méritent bien une visite de votre part mais pas en été SVP.
mercredi 15 août 2007
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7 commentaires:
merci pour la description.jai jamais visiter les ksour mais cetait une belle visite imaginaire avec ta description!!
juste tu aurais du nous mettre des photos prises al'interieur de ksar pour voir .
Merveilleux voyage j'espère, bien que la saison ne se prête peut être pas (chaleur du mois d'aôut). Juste un petit rectificatif Douiret et cheninni sont des village d'habitation avec un ksar au sommet ce ksar est différent des ksour grenier des ouled Debbab ou Megabla où il n'y a pas d'habitants permanents.
P.S.:A ton arrivée à Douiret tu as du garer ta voiture en face des grottes de mes ancêtres.
T'en as bien de la chance de pouvoir visiter ces lieux . Mais c'est vrai comme tu le dis, il faut absolument éviter l'été, parce que les voyages sont vraiment pénibles à moins d'être équipé .
Concernant ces constructions, j'en ai vu aux environs de l'entrée de kairouan sur l'ancien contournement qui nous faisait éviter la zone inondable et la route qui avait été détruite en 69 lorsque l'on vient de sidi el hani, msaken .
Mais ces maisons sont effectivement en piteux états, je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui .Peut-être les ont-ils réhabilité pour le besoin touristique ? T'as bien profité de ton séjour dans le sud, excellente initiative de ta part . Il y a tellement d'endroit à visiter dans notre pays , mais c'est vrai que le sud est fortement déconseillé en plein été quand on y est pas habitué .
et à ton arrivée a Ksar el Hdadda t'as dû garer ta voiture devant les Ksours de mes ancêtres.
ps: faut avoir du courage pour y aller au mois d'aout!
@cactussa :
Pour les photos une autre fois :), qu’en dis-tu d’une visite ?. Il y a des agences qui organisent des voyages organisés à durées variables.
@Azwaw soumendil awragh :
S’était réellement un merveilleux voyage et je pense que je vais y revenir au printemps avec les enfants.
Merci pour le rectif.
Pour les grottes c’est exact, je suis même monté dans l’ancien village ou j’ai rencontré un maitre-maçon qui faisait des réparations. Il parait qu’il y a un seul habitant, un berger, qui vit encore dans l’ancien village.
A propos, c’est vraiment très moche, la carrière abandonnée entre l’ancien et le nouveau village, une plaie dans le paysage. Dommage qu’on n’a pas essayé de la réhabiliter.
@Mataadi :
Au fait, je n’ai pas trop souffert de la chaleur, je suis habitué, en plus qu’on est partie en vadrouille dès 6 heures du matin, déjà il y avait une certaine fraicheur.
Le plus intéressant dans cette région et que les ksours sont assez proches, certains habitants m’ont dit que se n’était pas nécessaire de les visiter toutes que par exemple Ksar Chenini, ressemble à celui du Douiret mais, j’ai trouvé que chaque site avait ses spécificités particulières.
@Mira :
Mmmm, surpris de l’apprendre et tu es depuis combien de générations à Tunis ?.
Pour le voyage au mois d’aout, s’était en raison d’un mariage d’un ami.
une seule , la mienne. pkoi? :)
@Mira :
Question par curiosité, moi-même mon père est originaire de Nefta mais je suis né à Tunis (fils d'émigré local).
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