Des paysans à pied, suivent le chemin bordant le Nil, disparaissant presque sous une charge de cannes à sucre. D’autres montés sur des ânes, et suivis de leurs femmes à pied, portant souvent un enfant sur l'épaule, nous regardent et accélèrent leur chevauchée afin d’éviter et fuir nos regards étrangers qui les scrutent.
Nous passons la matinée à se dorer au soleil, à lire ou à discuter de tout sauf de ce qui s’est passé la veille. L’après-midi tard et avant la tombée de la nuit notre Raîs s’est accosté à côté d’un îlot au milieu du Nil. « Nous allons passer la nuit ici » nous dit-il.
Nous avons aperçu un hameau, et ensemble , nous sommes allé jeter un coup d’œil afin d’acheter des œufs et du pain.
S’était un petit village de fellahs, uniformes amas de huttes en terre, les unes coniques, les autres aux toits plats recouverts de monceaux de branchages et de roseaux, vues de loin, semblent d'énormes tas de boue grise.
Derrière ces masures, se trouvent quelques maisons plus modernes bâties en briques et pourvues de fenêtres et portes appropriées. Toutes, huttes et maisons sont équipées en électricité et sont pourvues de téléviseurs et lecteurs vidéo pour pouvoir suivre les fameux feuilletons égyptiens et regarder les derniers films d’Adel Imam.
Après avoir fait nos courses chez une bonne femme (pain et œufs), qui a été étonné que je puisse parler Arabe et qui n’a cessé de me harceler de ces questions, nous avons été entourés par une nuée d'enfants poussant des cris stridents « Bakchich, bakchich » accompagnés par un fou rire des hommes et femmes qui nous observaient.
Le rire semble naturel aux égyptiens; partout et toujours, que vous donniez le bakchich ou le refusiez, que la pièce ait été conservée ou enlevée par un rival, c'est le même rire jovial, la même blancheur des magnifiques dents rayant l'obscurité de la face enfantine.
Nous nous sommes débarrassés de cette plausible horde en jetant dans l’air quelques piastres. Les enfants se battant pour ces quelques pièces, nous avons accéléré le pas vers notre felouque.
A notre arrivée deux jeunes égyptiens étaient déjà à nous attendre. Ils nous offraient du Hachich.
N’ayant jamais fumé de drogue, j’ai été immédiatement tenté par l’offre, cette occasion risque de ne plus jamais revenir.
Nos dealers furent aussi surpris que je parle l’Arabe et Paul me délégua la discussion. Après des négociations difficiles nous sommes convenus pour qu’ils nous vendent 2 doses de 2 grammes chacune, Paul payera le plein tarif et moi je payerai demi-tarif. C’est malhonnête, mais ma bourse ne pouvait pas supporter telle dépense. Et puis qui dit que dans le shit il y a loyauté !!!.
Les 2 chinois ont refusé de se joindre à nous et d’acheter du hachich.
Après le diner, au clair de la lune, Paul, avec un soin professionnel nous prépara des joints en mélangeant le hachich avec tu tabac ordinaire. Pour la 1ère fois de ma vie, je gouta au plaisir interdit du hachich.
Après avoir fumé conjointement le hachich de Paul, se dernier me demanda de lui donner ma dose. Sous l’effet extasiant du shit, s’illumina une idée. J’ai refusé de partager et je lui ai proposé de lui vendre ma part. Bien sûr, au même prix avec lequel il a déjà payé la tienne. Paul accepta. En l’espace de quelques heures, je suis devenu non seulement consommateur mais aussi vendeur, dealer de shit.
Alors, quel sentiment a-t-on après avoir fumé un joint ?, je ne peux pas vraiment répondre à cette question parce que pour moi, s’était une expérience brève et que je suis habitué à essayer tas de choses en ayant la capacité de ne pas continuer, juste pour voir ce que s’est.
Pendant ce voyage en felouque, j’ai fumé 3 fois, 3 différentes drogues et je pense que j’avais le sentiment d’être différent et d’avoir un envie folle de s'éclater. Je me sentais très excité, bref, je me voyais momentanément capable de tout faire.
Ce soir, Paul et moi, nous avons parcouru en courant la felouque d’un bout à l’autre plusieurs fois tout en zigzaguant entre les chinois et en piétinant les filles qui criaient. A la fin, je pense, qu’à force de battre l’air avec les mains nous sommes arrivés à nous envoler. Je me souviens d’avoir fait plusieurs mètres dans l’air avant de m’écraser sur le plancher de la felouque. Que c’est magique le shit !!!.
Le matin, je me suis réveillé avec les pieds de l’anglaise dans mes narines et les miens contre sa poitrine. Ne me posez pas de questions, je ne me souviens de rien. Dommage que c’est merdique le shit !!!.
A suivre ....
Le choix
Il y a 11 mois
8 commentaires:
malla kamikase si téméraire
Je t'admire! Tu me donnes le sentiment d'etre "une vierge" qui n'a rien fait dans sa vie!
Je confirme: Aswan Rocks!
@Doc: Kamikaze à temps partiel, amma yé hasra, avec le mariage, les enfants, le boulot beaucoup de choses ont changé et le gout du risque a été muselé. Toutefois si l'occasion se présente (l'aventure inconnue), je ne la rate pas.
@Slaim: Il n'est jamais trop tard. J'invite ceux qui partent en Egypte de faire ce voyage en Felouque, il est plus sensuel qu'en bateau (et ça coute 10 fois moins cher)
Le hash, faut dire que j'ai souvent eu des joints entre les mains, mais je ne faisais que passer à mes voisins.
mais en Egypte et cette fois c'était à Alex, (lors d'un autre séjour long pendant lequel l'idée de m'installer sur place m'a bien séduite), j'étais dans une famille assez... spéciale. Des gens formidables, le mec fume beaucoup. Pr pas dire qu'il est accro, et pas qu'au hash. les dealers qui ne sont personnes d'autres que les pot du fils qui est un pot à moi, livraient à dom (jusq'à 2h00 du mat, non même après) bref ils m'ont proposé un chocolat chaud au départ, puis un dabbous (épingle).
le techniq (laisse tombé, des jeunes peuvent lire ça) j'ai pas eu le chocolat chaud pasq on a commencé par le dabbous. Ce dont je me souviens que je jouait à UNO avec le gamin de 9 ans.
Après j'étais hilare, je riait et je me sentais léger. tout ça sans que j'inhale directement. Alors je me suis dit pas de ça ac des inconnus, sauf dans une ghorsa mo7tarama (ghorsa le repère des fumeurs de hash). Oui il va sans dire que je me suis dégonflé pour le chocolat chaud.
@Sosso :
L'Egypte et le pays de la FACILITE, on peut y faire TOUT ce qui est interdit avec une facilité incroyable.
Le plus beau, c'est que tu ne peux pas faire le MORALISTE aux égyptiens qui se livrent à la drogue ou à la prostitution. Ils ont des arguments en béton pour te faire joindre à leur cause.
Ton histoire me fait drôlement rire et me fait revivre d'autres souvenirs de voyage que j'ai effectué plus tard.
Ahhh les putes (A777A, comme dirait un cairote) en Egypte, c'est une autre histoire.
J'ai vécu un truc pas possible là bas aussi. Mais bon, tout est bien qui fini bien. Mais vraiment chay yiqatta3 ilqalb.
Sinon ce qui me fait rire le plus c'est les surnoms qu'elles se donnent. Le plus marrant reste zizi, il y eu une fille qui se présentait comme Zizi, et chaq fois qu'elle essayait de faire son numéro de charme, son "prénom" me faisait hurler de rire elle tournait autour d'un pote égyptien, moi ça risquait pas;) comment je l'ai cassé quand j'ai traduit son prénom à mes amis qui n'étaient pas francophones;-) 2al zizi 2al
@Sosso :
Tu as beaucoup d'histoires drôles, c'est pour quand ton Blog ?
Limli7 yibta;-) Mais ça me démange. à mon retour d'Egypte p être avant, j'en sais rien peut être ce soir. On va voir comment les choses se feront, mais là j'ai un projet à rédiger pour cette aprèm et je suis complètement à la bourre.
Enregistrer un commentaire