vendredi 2 avril 2010

Mon Dernier Anniversaire

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Pareille à chaque année, toute la famille est au complet, ma mère, mes deux sœurs, leurs maris respectifs, leurs enfants et ma femme, mes enfants et notre inséparable bonne couchante.

Sur la table basse du salon un grand gâteau avec mon nom en grand et un petit "Joyeux Anniversaire" et 43 bougies dedans ! Comment ont-ils eu la patience d’allumer tout cela, je m’attendais à ce que la première bougie allumée soit complètement consommée avant qu’ils arrivent à allumer la dernière ! 43 n’est ce pas beaucoup :). Ils auraient pu être plus imaginatif et mettre uniquement 4 d’un côté et 3 de l’autre et ça ne fera que 7 :)

" Allright !!!, tout va bien ! Je suis heureux que vous soyez autour de moi ma Petite Famille. Chansons classiques de tous les Happy Birthday dans toutes les langues, découper le gâteau, embrasser tous les présents, recevoir les cadeaux et se faire prendre en photo. Le plus beau cadeau était un petit poème en français de ma fillette avec quelques fautes de français et une plante de la part d’une sœur, bon sans oublier le somptueux cadeau de ma femme et le charmant présent d’une amie et surtout tous les messages sms et coups de fils reçus au courant de la journée et plus tard ma grande surprise de découvrir les messages d’anniversaire sur Facebook.


Ah, les anniversaires ! Tant de personnes célèbrent le jour de leur naissance pour marquer l’incrémentation d’une année de leur âge physique mais je me demande sur l’origine de cette fête (les vaniteux ne manquent pas :)) et je me pose la question s’il ne serait pas plus logique de fêter celui qui a été la cause de cet événement, c-à-d nos parents et spécialement nos mères. Normal, je suis trop féministe.

Franchement, pourquoi devrai-je être ainsi fêté alors que la tâche la plus dure de cet événement qui consiste à donner la vie incombe à une autre personne ??? … MA MAMAN.

Oui, j’ai embrassé fortement ma mère au visage et aux mains et je lui ai donné son cadeau … elle était émue et des larmes lui coulaient aux yeux. Plus jamais, le 29 mars ne sera mon anniversaire mais le tien, celui de la plus tendre mère de cette planète.


Absent depuis quatre jours, je me permets de vous déranger avec une longue note et je vais abréger et revenir un peu en arrière.


..... Au début c’était mon père qui sema sa graine dans le jardin de ma mère, la graine germa et fleurit et lorsqu’elle fut cueillie ce n’était pas moi, mais plutôt ma sœur ainée … trois ans plus tard, et après avoir fait souffrir ma porteuse, par des vomissements et des nausées, des courbatures et des douleurs et même des coups de pieds, je fus projeté en dehors, ou disons que j’avais décidé (le JE et le MOI, qui commencent à s’affirmer déjà :)) de sortir de cette matrice qui ne pouvait plus me contenir pour voir le monde et affronter mon destin d’Homme.

Je ne fus pas conçu dans une erreur mais par un acte réfléchi, par le besoin de mon père de chouchouter les enfants et les bébés et par l’abondance de l’amour maternel qui envahissait ma mère. Le plaisir y était, sans ou avec le risque que j’apparaisse et pourtant, cette femme décida de souffrir, de me porter et de me supporter.

Un jour, un 29 mars 1967, je l'avais faite crier de douleurs insupportables mais en aucun instant elle ne regretta ma présence dans son corps et dans son âme et j’avais fini par la soulager et je suis sorti pour respirer l’air malsain de ce monde qui déchira mes poumons et me poussa à crier de douleur et à pleurer de peur. Mais l’instant où elle m'a vu pour la première fois était resté gravé dans sa mémoire, il était le moment le plus heureux de toute sa vie.

Ce nouveau monde me faisait tellement peur que je pleurais à tout instant et surtout la nuit. Je ne vous parlerai pas des ballonnements et des gaz qui me tortillaient les intestins et me causaient des maux insupportables et que je ne savais que sangloter tout le temps alors que ma mère faisait tout pour me rassurer, pour me calmer et je trouvais refuge contre son corps chaud, bercé par les battements de son cœur auxquels j’étais bien habitué … et elle restait éveillée des nuits entière à me parler, à me dorloter, à me chanter et à me chuchoter des mots tendres et doux.

Et si par malheur, je tombais malade, elle en devenait de même et ne me quittait pas d’un pouce tant que j’étais fébrile, et dès qu’elle s’endormait, elle se réveillait en sursaut de peur que la fièvre n’envahisse mon corps fragile. En aucun instant elle ne m’avait laissé mouillé dans mon pipi et dans mes déjections et elle était toujours attentive à mes coulées nasales ou à ma bave qui devait débordaient de ma petite bouche.

Elle m’avait appris mes premiers mots, elle m’avait guidé dans mes premiers pas et elle avait souffert pour mes premières dents et quand j’avais appris à marcher et en même temps à tout briser sur mon chemin, j’avais même cassé sa vaisselle de mariage, ses bibelots et des souvenirs de sa jeunesse et elle ne m’avait pas fait la tapette.

Devenu gosse, j’étais horrible !, je grimpais sur les toits et sur les arbres, je me bagarrais avec tous les gosses du quartier et si par malheur je me trouvais tout seul dans la maison, c’était la catastrophe ! … et ma mère qui me gâtait à fond, cachais toutes mes dérives à mon père. Seulement un Ange de Dieu pouvait aimer pareil turbulent gamin et l’embrasser tout les soirs avant de s’endormir.

J’avais encore grandi un petit peu et j’avais dirigé mon énergie vers mon école et l’encadrement de ma maman fut capital à ma réussite scolaire, elle m’avait donné toujours de l’avance sur mes amis de classe en m’apprenant de nouvelles choses … en me consacrant tout son temps.

Contre mes turbulences elle ne pouvait me lancer que des menaces d’en informer mon père et rarement elle le faisait … pire encore elle inventait des excuses à mon comportement pour que je sois pardonné.

Et combien de fois je l’avais contaminé par mon rhum alors qu’elle m'étreignant entre ses bras ? Combien de fois je l’ai faite pleurer à cause des douleurs qu’elle ressentait alors que c’était mes blessures qu’on soignait ? Combien de larmes avait-elle répandu alors qu’elle m’attendait avec inquiétude ? … de combien de robes, de sacs et de chaussures ma mère s’est elle privée afin de me faire bien habiller ou surtout pour m’acheter des livres, des revues, un dictionnaire ou même un jouet ?

Devenu adolescent, j’ai crée mon premier monde secret et je me suis transformé en ange vis-à-vis de ma maman (et de tous les membres de ma famille). Mais ma mère continua de me bercer par son infini amour, par ses valeureux préceptes et conseils et son champs d’inquiétude s’étendu encore plus puisqu’à mon degré de liberté c’est élargit avec et que je devenais beaucoup plus discret et que je commençais à avoir des secrets que je ne partageais pas avec elle.

Nos moments favoris étaient ceux du matin à l’heure du petit déjeuner avant d’aller au lycée. Elle me racontait tout et je lui faisais part de ma journée tout en restant discret sur mes péripéties et mes déviations.

Devenu jeune homme ma mère me pressa de me lier à la femme de ma vie qu’elle aimait déjà avant de la connaître. Elle savait que mon bonheur ne pouvait être assuré que par une femme qu’elle devait impérativement aimer. Elle me pressa et je lui suis reconnaissant ; si elle ne l’avait pas fait, je serai capable d’être encore célibataire et encore fauché sans un sous vu mon caractère dépensier.

Aujourd’hui encore à 43 ans, je suis encore le petit gâté de sa maman, pour elle je ne suis encore qu’un enfant … c’est dur … j’ai essayé de me révolter, sans résultat et j’ai fini par accepter ce fait ; comment ne pourrai-je le faire devant une femme qui ne cesse de me répéter qu’elle m’aime, beaucoup plus qu’autre chose ou autre personne au monde et qui n’arrête pas de prier, chaque jour, le bon Dieu, pour moi.

Je vais continuer d’apprécier la vie et lui donner le respect qu’elle mérite … lui prendre ce que je peux et lui donner son du mais non pas uniquement pour moi, mais pour ma famille, toutes les personnes que j’apprécie et que j’aime et ainsi que mes amis … je vais continuer d'affronter mon destin, comme je l’ai toujours fais, comme un enfant insouciant et nonchalant, comme un adolescent toujours amoureux du premier regard, comme un jeune qui cherche la réussite, comme un adulte à la quête de la stabilité mais toujours avec rires et grande gaité.


Je t’aime ma maman ! Je t’aime énormément ! et je suis désolé pour toutes les souffrances que je t’ai faites alors que j’étais gosse est inconscient. Plus jamais ce jour de fête ne sera le mien mais le tien.


Toi … qui me lis, sans raisons embrasse les mains de ta maman et dis-moi ce que tu vois dans ses yeux

6 commentaires:

illusions a dit…

Que toutes journées soient source de bonheur cher ami et que dieu te garde ta famille, tous ceux que tu aimes et surtout ta précieuse maman.

Anonyme a dit…

C'est tout en ton honneur que d'écrire, ce que je viens de lire, ce bel hommage à ta chère mère mon cher Téméraire ! J'ai eu le sentiment que tes mots s'adressent en même temps à toutes les mères, à ma mère, à ma belle-mère, à mes soeurs, à moi aussi et à toutes celles qui ont enfanté et materné !!!
Fière je suis d'être la mère de mes enfants !
Contente pour ta mère d'avoir un fils comme toi !
Bakhta

Téméraire a dit…

@Illusion & Bakhta:
Merci mes amies ... ma note vous inclus aussi puisque vous êtes des mamans.

Unknown a dit…

quel beau temoignage Taras BULBA! Ô doux Belier!
"inna'l jannata ta7ta a9dami 'el ommahat"

zahraten t'offre un bouquet de 43 roses pour ton anniversaire

Ren a dit…

Quel lien que vous avez avec votre mère ! Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Vous avez de la chance.

J'ai vu votre blogue en faisant un clic sur « Next Blog » et maintenant j'erre.

ayoub a dit…

j'avais pas l'intention de lire tout les articles, j'ai lu les noms des articles mais je ne sais pas pourquoi, j'ai voulu lire celui là..
et .. sans doute je vais me libérer pour lire les autres..
vraiment bravo..
p.s que Dieu nous garde pour ceux qui nous aiment, et que nos mères aient tout le bonheur du monde !!
(ayoub)

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