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Il y a de cela 21 ans - (texte écrit en Février 1989)
Sur le mur, une vieille horloge suspendue ... tic-tac, tic-tac, tic-tac ... L’écho de son cliquetis métallique se répète en rythme précis et régulier. Oh, cœur creux, pourquoi continues-tu à battre à la même fréquence et pas au ralenti ? Jour et nuit, je me trouve ici, avec tous mes ennuis à pleurer silencieusement, avec mon unique ami Solitude.
Solitude … mon seul ami, entre mes quatre murs gris je t’enferme et dans mon isolement je te séquestre. Assis sur les bords d’un rêve périmé, cherchant un amour que j’ai égaré et comme une voix silencieuse, mes pleurs sans larmes me chuchotent en vain pour m’apaiser et pour te chanter ô ma solitude.
Assis dans l'obscurité, je flotte à travers ce que j'appelle ma prétendue réalité. Un écho de souvenirs constant traverse mon esprit comme un train qui transperce un tunnel de nuit. Des souvenirs uniquement sombres … tristes moments quand l'âme se met à demander des comptes au cœur.
Solitude … dans l'obscurité de la lumière triste de la lune, je te retiens en compagnon pour que je ne cède pas au déguisement d'un rêve brisé. Je trempe mon Rêve dans le lac de ma Réalité, il s’en sort sec et abîmé, à cause de l’incompatibilité. Je pars sans laisser de traces et personne ne s’en aperçoive, sauf toi … comme les feuilles de l’automne qui se fanent doucement sans que l’arbre même le sente.
Ma solitude … tu es un mal vertueux qui m’apporte la vie autrement et qui meuble mes nuits mais mes yeux me brûlent parce que je n’arrive pas à les fermer et à m’endormir, et quand ils se referment mes démons reviennent pour fréquenter mon existence; fréquenter mes pensées et me désemplir de toute ma substance et je deviens vide.
Je suis la coquille creuse de ce qui était un enfant qui a brisé son jouet et qui n’a pas su garder ce qui lui était le plus cher et les moments de tristesse en compagnie de Solitude, me révèlent toujours la vérité dont j’ai peur d’affronter tout seul. Je suis triste mais aussi heureux de te trouver mon ami Solitude afin de partager avec toi mes moments de chagrin et de peine.
Une seule obscurité … qui a remplacé toutes les lumières et le vide froid autour de moi, et toi Solitude, compagnon permanent de mes jours, de mes nuits et de mes soirs. Je frissonne ... mon souffle haletant crée un brouillard … je ne t’entends plus l’ami sauf le son creux du néant … où es tu parti ?. Murs … enfermez-le, ne le laissez pas partir.
Mars 2010
(Suite ... Libération et Trahison de l'Ami Solitude)
Solitude … tu ne sais rien. Qu'est-ce qui s'est passé quand j’étais jeune, quand la vie était encore un rêve ? Tu penses pouvoir imaginer ce qui se cache derrière mes yeux, tu prétends connaitre le son de cloche de mon âme et pourtant tu continues de me poser des questions qui te restent sans réponses. Cet isolement aussi absurde ou rationnel peut il paraître, il compense mes besoins du monde haineux externe que je délaisse pour te surveiller, pour uniquement te tenir compagnie malgré ton vouloir de m’abandonner à moi-même et aux autres.
De ma part je t’interroge sur les raisons qui te retiennent prisonnier de mon isolement et tu insinues que tu es mon jumeau, celui qui sent mes maux, celui qui répons à mes besoins primaux mais je sens que tu me mens, que tu me manipules, que tu profites du vide autour de moi pour le remplir, pour peindre les murs dans lesquels je t’ai moi-même retenu aux couleurs du désespoir.
Bientôt, la vérité sera révélée pour démasquer tous tes mensonges et peut être je te chasserai de ma retraite et je tirerai sur les rideaux sombres de ma vie pour révéler mon espoir, si pur et clair mais noyé dans mon chagrin obscur que tu laisses stagner. A moi la rédemption !!!
Solitude pourquoi cette résurrection après que je t’ai délivré ? Passionné et faim, comme un monstre de la mer … impatiemment tu grognes et tu me guettes pour m'avaler entier. Pardon mon ami Solitude !!! Quelle idée, quelle idée, pour t’abandonner, pour te lâcher pour un espoir qui risque de ne jamais se réaliser aussi pur soit-il !!!
… Réconciliation avec ma Solitude … mais ne le lui dites pas, je vais la tromper avec mansuétude pour une nuit et encore pour une autre et peut être pour une éternité … tic-tac, tic-tac, tic-tac, au rythme de l’écho du cliquetis métallique de la vieille horloge suspendue sur le mur qui se répète précis et régulier ...
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