La musique l’agaçait, elle lui rappelle des moments qu’il ne peut plus savourer. Il l’attendait nerveusement, sans espoir, et elle est venue cette fois-ci. Il se lève, tire la chaise en face mais elle s’assit sur la chaise de côté, là où il voulait réellement qu'elle s'asseye. Elle ne veut pas que son regard ingrat croise les yeux de celui qui la fait toujours rêver; elle ne veut pas réveiller l’envie de femme qui sommeille en elle. Elle est fauve, si elle arrive à le désirer, elle le dévorera …
Après un très long silence, elle tend ses mains et attrape les siens et elle les serres. Pour réponse, il hoche simplement la tête. Elle décode sa réponse et répond par un signe de tête affirmatif. « Je suis là » dit-il …
« Nous ne durerons jamais … je ne peux pas me séparer de ma bague même si elle me fait mal au doigt » lui dit-elle.
Il ferme ses yeux. Il ne sait pas quoi faire ou quoi dire, il se tait, c’est-ce qu'il a toujours fait, c’est ce qu’elle déteste le plus en lui, son calme face aux multiples interrogations qu’elle pose dans le silence des mots qu’elle n’arrive pas à prononcer.
Il finit par répondre par une question « Comment est-ce que tu peux changez tout le temps ?, Comment tu fais pour être constamment différente de ce que tu as toujours été ? » …
Il ne veut pas d’une relation qui évolue au gré de son humeur à ELLE, il ne veut plus rester des semaines sans la voir et il ne veut pas attendre des jours avant qu’elle ne réponde à ses multiples appels téléphoniques. Il lui arrive de la détester.
Il l’a regarde, regarde à travers ELLE, il cherche à savoir si c'était ELLE ce qu'il voulait réellement.
« Est-ce que tu me veux encore Rouhy ?» Elle se contredisait, elle était déchirée, elle ne savait pas ce qu’elle voulait … Elle avait peur, elle voulait le quitter … Elle ne pourrait jamais vivre sans lui.
Il l’entend murmurer ses mots tout en se souvenant de toutes les nuances de solitude qu’il a vécue, lorsqu’elle le laissait seul et le quittait.
« Je peux te rendre heureuse », lui chuchota-t-il, « je peux te donner tout ce que tu as toujours rêvée », « seulement laisse-moi t’aimer, laisse-moi te prendre dans mes bras, laisse-moi t’offrir tout ce dont tu as envie, tout ce que tu peux souhaiter.»
Il soupire et continue « Je suis la personne dont tu as besoin, je suis celui qui tu veux, je suis l’homme dont tu as toujours rêvée ». « Ne me laisse pas seul».
Ses mots sortaient comme une ultime symphonie de désespoir. ELLE jette sa tête en arrière pour quelques instants et pense combien de temps encore pourra-t-elle supporter l’existence de son mari et l’éloignement de l’homme de sa vie.
Elle arrivait à percevoir sa plainte et à distinguer sa supplication à travers son discours qui la torturait et donnaient vie à chacun de ses mots qu’elle ne voulait pas prononcer.
- « Tout ça ce n’est un rêve, on doit se réveiller !!!» cria-t-elle;
- « Tout ça c’est réel, nous avons été ensemble dans la réalité, et non pas dans un songe » répondit-il
- « La réalité que nous sommes en train de vivre, n’est autre qu’une distorsion d’un rêve auquel tu ne veux pas croire »
- « Tu es partie d’un rêve dans lequel tu es restée prisonnière sans vouloir accéder à la réalité qui te paraissait inaccessible » « et moi je suis parti de la réalité pour te construire un rêve ».
L'attente de l’opportunité d’être heureuse a toujours ranimé en elle de grands espoirs, et quand l’occasion de félicité s’est présentée, le doute et la peur s’installèrent et mire en cause ce dont elle a toujours rêvée.
Elle regarde l’heure « il vient me chercher, tu dois partir »
Il quitta les lieux en silence, sans même l’embrasser sous le son triste du saxophone qui jouait "Petite Fleur"
6 commentaires:
"Celui qui connait mille femmes ne connait pas la femme. Ne peut la connaitre réellement que celui qui vit avec une femme pour une longue période."
Proverbe d'un pays que j'ai oublié.
Amitiés.
on ne peut pas tout avoir dans la vie, c'est injuste mais la vie est injuste, mais quand on le veut vraiment et qu'on ne baisse pas les bras, il se peut que le destin aie pitié de nous et nous offre notre convoitise...
"Nickel ton billet". En verlan on aurait dit "elle nique les ptites bites". T'énerve pas c'est de l'humouuuuuur.
Je suis très heureux pour ton bonheur et je sais que tu sais que l'on sait que les meufs sont capables du meilleur.
Suces donc la vie avant qu'elle ne s'use, ou pendant qu'elle ne suce.. c'est comme tu le vois. Portes toi bien Témé. Je te ferai un petit coucu dès que dans le bled, promis, juré, craché.
Bonne jeûne.
MALI
comme les musiciens, les amoureux jouent et ce qu'ils jouent, c'est la vie...
ET lorsque je suis triste, j'ecoute Sidney Bechet
http://www.starzik.com/mp3/produits/Petite_Fleur-139707.html
@Sleemane:
Citation pour citation :)
"Connaître les femmes sans être amant, c'est comme si un pêcheur, ayant promené sa ligne sur la rivière, s'imaginait connaître les poissons"
@Unlucky Luke:
Le Destin n'aura jamais pitié de personne, si on ne lui arrache pas de force, il ne donne pas :)
@Nawras:
C'est lorsque nos coeurs tombent aussi mal qu'on se rend compte que la vie est injuste et que le Destin nous manipule ...
On ne veut pas se réveiller, on est incapable de se projeter dans le futur, nous nous cachons dans le présent
@MALI :
heureux de te lire comme chaque fois; à force de sucer la vie j'ai fini par mordre ma langue et ça fait mal, trop même.
Au plaisir de te voir à Tunis.
@Zahraten:
J'ai entendu le morceau, trop triste même.
PS : ton lien est payant, essaye celui-ci : http://www.facebook.com/ext/share.php?sid=130003791303&h=u1afM&u=458kq&ref=nf
merci La Rose
trop triste mais TROP BEAU;....
MERCI
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