Jusqu’au 16ème
siècle et faute de routes carrossables, le moyen de transport le plus utilisé en
Tunisie était l’animal de charge : dromadaire, cheval, mule et âne. On
attribue aux émigrés andalous l'introduction en Tunisie de la charrette à deux
roues qui se nomme « ARABA ».
En tant que véhicule
de transport de marchandises ou de personnes, l’araba a fait ses preuves depuis longtemps. Gengis Khan a conquis le monde
avec l’araba et depuis son utilité a été remarquée et elle s’est diffusée à
travers les guerres et les contacts commerciaux. Des Turcomanes elle est
probablement passée, aux arabes et ensuite aux maures d’Espagne qui l’on
introduit plus tard en Tunisie.
Le mot
araba, est un mot de l'arabe littéral qui signifie voiture en général. D’ailleurs
en Egypte en désigne la voiture sous la dénomination de « arabiya ».
A rappeler que l’armée française n’a découvert l’usage de l’Araba qu’en Tunisie (lors de la prise de la Tunisie en 1881). L’araba n’était pas d’usage en Algérie. Dès son installation à Tunis, l'armée a ordonné la fabrication de huit cents arabas dans les ateliers du faubourg sud de bab el Djazira. Plus tard, le génie militaire français va même normaliser les dimensions de ce moyen de transport pour répondre à ses besoins qui ne cesseront d’augmenter.
Dans tous
les convois militaires français en Afrique du Nord, on voyait pour la première
fois les longues files d’arabas accompagnant les chevaux, dromadaires et mules.
D’ailleurs, cette même armée fabriqua à Tunis pour sont corps
expéditionnaire de Chine cent arabas. Des centaines d'autres arabs seront expédiés
au sud algérien. Cela confirme bien la supériorité de l'araba sur tous les autres
moyens de transport de l’époque, surtout au point de vue solidité.
A la fin du
XIXème siècle et avec les arrivées nombreuses en Tunisie des émigrés Italiens
et Maltais (oui, il fût un temps, la Tunisie était une terre d’accueil pour les
européens), des charges et des fonctions ont changé de main et certaines nationalités
se sont emparés de certains métiers pour les monopoliser.
Ainsi, italiens
et maltais sont devenus les principaux charretiers et cochers de la régence. Les
italiens ont introduit leur terminologie dans le métier de transporteur et la Karrita
est apparue. La Karrita, déformation linguistique de l’italien Carretta, n’est
qu’une Araba menue d’un coffre dans lequel ont transporte des produits en vrac :
sable, pierre, chaux, etc … la Karrita existe encore de nos jours et on peut la
voir même dans les grandes villes.
La Karatoun
qui tire aussi son nom de l’italien Carrettone sert à transporter des produits
empilables : sacs, caisses, paquets, meubles, etc ….
Depuis le
XVIIe siècle, il est littéralement attesté qu’on utilise aussi dans la Régence
de Tunis, la voiture fermée, sorte de berline, pour le transport des personnes,
surtout les femmes.
Au XVIIIème
siècle les chariots bâchés à quatre roues « charioul » était d’usage fréquent
chez les riches tunisois pour le transport des personnes, par contre Hamouda
Pacha (1759-1814) était le seul à posséder une « Karoussa » (sans doute une carrosse, berline à quatre
roues).
Au début du
XXème siècle, les carrosses « Karoussa » tirés par des mules et les charrettes
anglaises à deux roues calices « kaliss » sont devenus d’usage fréquent
chez la population aisée de la Régence Husseinite. Les Riches commerçant de
Tunis, se faisait une fierté de disposer à côté de leurs makhzens d’un « Rwa »,
espace réservé à leurs « kraress » et « zwayels » (animaux pour
tirer les voitures, généralement chevaux ou mules) dont s’occupe un « Azri ».
Ce fut le Résident
Général Gabriel Alapetite (1906-1918) qui introduisit en premier la voiture,
proprement dite en Tunisie. Naceur Bey, Régent de la Tunisie de 1906 à 1922 serait
le premier à posséder l'une des premières voitures automobiles en Tunisie.
En Europe et
en cette époque (vers 1900), la voiture électrique connaissait sa gloire. Plus
du tiers des voitures en circulation sont électriques, le reste étant des autos
à essence et à vapeur.
En 1903, La
Compagnie des tramways de Tunis inaugure à la Goulette son usine d’électricité
qui devrait alimenter le réseau de tramways électriques et spécialement la
ligne TGM.
Il est plus
que probable, qu’en présence d’électricité et en absence de l’essence, les
premiers véhicules motorisés introduits en Tunisie furent électriques … d’où l’appellation
de ces véhicules CARAHBA.
Carahba est
la déformation linguistique de Cahraba qui signifie en Arabe électricité.
Ceci n’est
qu’une hypothèse et je pense qu’elle tient mieux que l’origine supposée du mot
Carahba : Carabas (et qui se prononce caraba).
Car la
Carabas ou Carrabas dont il est question est un moyen de transport public,
plutôt ancêtre de l’autocar.
Selon le Littré, CARABAS :
Anciennement, voiture publique allant de Paris à Versailles. « Le carabas
était une voiture publique ayant la forme d’une longue cage et pouvant contenir
vingt personnes....
Ce véhicule
était tiré par huit chevaux.
Selon le CNTRL : l’étymologie de ce
mot n’est pas bien définie … et peut-être, malgré l'écart chronologique, il
serait une altération de « char à bancs ».
www.allovidange.tn
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