dimanche 5 février 2017

Carahba - كرهبا : hypothèse sur l’origine du mot VOITURE en dialecte Tunisien.



Jusqu’au 16ème siècle et faute de routes carrossables, le moyen de transport le plus utilisé en Tunisie était l’animal de charge : dromadaire, cheval, mule et âne. On attribue aux émigrés andalous l'introduction en Tunisie de la charrette à deux roues qui se nomme « ARABA ».

En tant que véhicule de transport de marchandises ou de personnes, l’araba a fait ses preuves depuis longtemps. Gengis Khan a conquis le monde avec l’araba et depuis son utilité a été remarquée et elle s’est diffusée à travers les guerres et les contacts commerciaux. Des Turcomanes elle est probablement passée, aux arabes et ensuite aux maures d’Espagne qui l’on introduit plus tard en Tunisie.

Le mot araba, est un mot de l'arabe littéral qui signifie voiture en général. D’ailleurs en Egypte en désigne la voiture sous la dénomination de « arabiya ».






A rappeler que l’armée française n’a découvert l’usage de l’Araba qu’en Tunisie (lors de la prise de la Tunisie en 1881). L’araba n’était pas d’usage en Algérie. Dès son installation à Tunis, l'armée a ordonné la fabrication de huit cents arabas dans les ateliers du faubourg sud de bab el Djazira. Plus tard, le génie militaire français va même normaliser les dimensions de ce moyen de transport pour répondre à ses besoins qui ne cesseront d’augmenter.

Dans tous les convois militaires français en Afrique du Nord, on voyait pour la première fois les longues files d’arabas accompagnant les chevaux, dromadaires et mules. D’ailleurs, cette même armée fabriqua à Tunis pour sont corps expéditionnaire de Chine cent arabas. Des centaines d'autres arabs seront expédiés au sud algérien. Cela confirme bien la supériorité de l'araba sur tous les autres moyens de transport de l’époque, surtout au point de vue solidité.

A la fin du XIXème siècle et avec les arrivées nombreuses en Tunisie des émigrés Italiens et Maltais (oui, il fût un temps, la Tunisie était une terre d’accueil pour les européens), des charges et des fonctions ont changé de main et certaines nationalités se sont emparés de certains métiers pour les monopoliser.

Ainsi, italiens et maltais sont devenus les principaux charretiers et cochers de la régence. Les italiens ont introduit leur terminologie dans le métier de transporteur et la Karrita est apparue. La Karrita, déformation linguistique de l’italien Carretta, n’est qu’une Araba menue d’un coffre dans lequel ont transporte des produits en vrac : sable, pierre, chaux, etc … la Karrita existe encore de nos jours et on peut la voir même dans les grandes villes.

La Karatoun qui tire aussi son nom de l’italien Carrettone sert à transporter des produits empilables : sacs, caisses, paquets, meubles, etc ….

Depuis le XVIIe siècle, il est littéralement attesté qu’on utilise aussi dans la Régence de Tunis, la voiture fermée, sorte de berline, pour le transport des personnes, surtout les femmes.

Au XVIIIème siècle les chariots bâchés à quatre roues « charioul » était d’usage fréquent chez les riches tunisois pour le transport des personnes, par contre Hamouda Pacha (1759-1814) était le seul à posséder une « Karoussa »  (sans doute une carrosse, berline à quatre roues).

Au début du XXème siècle, les carrosses « Karoussa » tirés par des mules et les charrettes anglaises à deux roues calices « kaliss » sont devenus d’usage fréquent chez la population aisée de la Régence Husseinite. Les Riches commerçant de Tunis, se faisait une fierté de disposer à côté de leurs makhzens d’un « Rwa », espace réservé à leurs « kraress » et « zwayels » (animaux pour tirer les voitures, généralement chevaux ou mules) dont s’occupe un « Azri ».

Ce fut le Résident Général Gabriel Alapetite (1906-1918) qui introduisit en premier la voiture, proprement dite en Tunisie. Naceur Bey, Régent de la Tunisie de 1906 à 1922 serait le premier à posséder l'une des premières voitures automobiles en Tunisie.

En Europe et en cette époque (vers 1900), la voiture électrique connaissait sa gloire. Plus du tiers des voitures en circulation sont électriques, le reste étant des autos à essence et à vapeur.

En 1903, La Compagnie des tramways de Tunis inaugure à la Goulette son usine d’électricité qui devrait alimenter le réseau de tramways électriques et spécialement la ligne TGM.

Il est plus que probable, qu’en présence d’électricité et en absence de l’essence, les premiers véhicules motorisés introduits en Tunisie furent électriques … d’où l’appellation de ces véhicules CARAHBA.
Carahba est la déformation linguistique de Cahraba qui signifie en Arabe électricité.

Ceci n’est qu’une hypothèse et je pense qu’elle tient mieux que l’origine supposée du mot Carahba : Carabas (et qui se prononce caraba).

Car la Carabas ou Carrabas dont il est question est un moyen de transport public, plutôt ancêtre de l’autocar.
Selon le Littré, CARABAS : Anciennement, voiture publique allant de Paris à Versailles. « Le carabas était une voiture publique ayant la forme d’une longue cage et pouvant contenir vingt personnes....
Ce véhicule était tiré par huit chevaux.

Selon le CNTRL : l’étymologie de ce mot n’est pas bien définie … et peut-être, malgré l'écart chronologique, il serait une altération de « char à bancs ».

www.allovidange.tn

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