La manifestation a été un grand succès et nous avons même fait une exposition à la Maison de Culture Ibn Rachik, ce qui m’a donné d’importantes occasions pour être en tête à tête avec Kamilia et de renforcer notre relation. Sans avouer son amour, sans prononcer le mot magique "je t’aime", je savais qu’elle m’aimait ; sans se toucher, sans même se tenir la main, je sentais son désir et son envie mais son éducation, son milieu, la bloquait et l'empéchait de s'épanouir.
L’année scolaire s’est terminée, j’étais tellement amoureux fou d’elle, que je ne m’imaginais pas un seul instant vivre sans elle. Je la voyais ma femme et ma compagne pour le restant de ma vie. Elle était ma raison de vivre et de réussir.
Pendant l’été aucun coup de téléphone ou rencontre, s’était impossible en raison de sa famille. J’ai passé ces vacances un peu retiré, l’esprit dans les nuages et pour une fois sans aucune aventure sur les plages de Khézama à Sousse. Le pire est que je ne pouvais pas me confier même à mes cousins/cousines. Ça me paraissait comme un signe de faiblesse.
C’est Septembre 86, retour pour l’année du Bac et retrouvailles tant attendues. Kamilia n’a pas changée, pareille tel que je l’ai laissée en Juin, mais avec un visage plus rayonnant et un sourire plus tendu. J’avais beaucoup de choses à lui dire, beaucoup de poèmes à lui lire et beaucoup d’aveux à lui souffler.
En dépit de nos rencontres très limitées, nous avons profité de tout instant pour nous révéler nos histoires mutuelles, pour nous raconter et bâtir notre futur.
Etre ensemble, même le temps d’une recréation, était suffisant pour nous remplir de bonheur, de joie et de rire.
L’hiver nous prenons ensemble le bus scolaire, et quoi que le bus fût tout le temps surchargé d’élèves, un immense plaisir nous enveloppait lorsqu’on sentait la chaleur de nos corps collés l’un contre l’autre. J’en profitais même pour toucher ses mains, ses cheveux et même parfois coller ma joue contre la tienne.
Un jour du mois de Décembre, nous sommes rentrés à pieds sous une fine et régulière pluie sans même un parapluie, nous avons fait un grand détour pour rentrer chez elle et dans une petite ruelle, dans l’obscurité du soir, nous nous sommes embrassés fortement, passionnément pendant un temps infini. Jamais, je n’en ai eu pareille occasion, s’était l’unique baiser de Kamilia que je porte encore dans mes souvenirs dans le moindre détail.
Nous avons passé le Bac, nous avons réussi et nous avons choisi la même orientation universitaire : l’Institut Préparatoire aux Etudes d’Ingénieur de Nabeul (IPEIN).
Pareil aux vacances d’été de l’année précédente, aucun contact avec Kamilia et un été morne et solitaire à Sousse. Par contre, je construisais des châteaux en Espagne et je planifiais pour la rentrée scolaire.
A suivre ....
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Il y a 7 mois
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